24 janvier-24 février 2022, cela fait exactement un mois jour pour jour que le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), est arrivé au pouvoir suite à un coup d’État, orchestré par le Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Un coup d’État qui a renversé l’ancien Président du Faso Roch Kaboré. Dans la foulée, les putschistes vont dissoudre le gouvernement, l’Assemblée nationale et suspendre la constitution. Le coup d’État a été fait pour disent-ils, « restaurer » l’intégrité du territoire national, presque pris en tenaille par les terroristes. Un mois après cette prise de pouvoir d’Etat, Libreinfo.net revient sur les actes majeurs qui ont été plus marqués entre autres, par des nominations au sein de l’armée, des concertations avec les couches sociopolitiques. Des actions beaucoup plus administratives qu’opérationnelles.
Par Nicolas Bazié
Ils sont arrivés à la tête de l’État par la force des armes, un certain 24 janvier 2022, dans l’optique de construire un Burkina Faso nouveau où il y a la paix et la stabilité. L’ancien président du Faso Roch Kaboré étant assigné en résidence surveillée à Ouaga 2000 (quartier huppé de Ouagadougou) et son pouvoir cassé, le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba et ses éléments du MPSR prennent possession des lieux. Une semaine après que le coup d’État ait eu lieu, le nouvel homme fort du Burkina Faso s’est mis au travail.
Demander de l’accompagnement
Le Président du MPSR va commencer les concertations avec la classe politique le 1er février 2022. Elle était composée de l’ex-majorité conduite par le président du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) Alassane Bala Sakandé, de l’ex-CFOP (Chef de file de l’Opposition politique) conduit par le président du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès) Eddie Comboïgo, de l’ex-ONA (Opposition non affiliée) conduite par le président du parti Soleil D’avenir, Pr Abdoulaye Soma et des représentants d’autres partis sous la conduite de Luc Adolphe Tiao du RPD (Rassemblement Patriotique pour le Développement).
De prime abord, Le Lieutenant-colonel Damiba leur aurait clairement dit que ce qui arrive au Burkina Faso est la faute de tous, et qu’il a besoin de l’accompagnement de chacun pour la refondation de la Nation. A la fin de la rencontre, les partis politiques ont exprimé leur volonté de soutenir les militaires au pouvoir. Seule l’ex-majorité n’a pas voulu s’exprimer ce jour là.
Toujours le 1er février, les opérateurs économiques du pays ont été aussi reçus au palais de Kosyam par le chef de l’État Damiba. La délégation était conduite par le président de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso Mahamadi Savadogo. Ils sont répartis rassurés avec la promesse des nouvelles autorités de résoudre en temps opportun, les soucis du secteur privé. « Nous avons été bien entendus et bien écoutés », a déclaré Mahamadi Savadogo.
Le 4 février 2022, c’est au tour du corps diplomatique et des partenaires techniques et financiers de répondre à l’appel du Président Damiba. Les échanges ont porté essentiellement sur les raisons du changement politique dans le pays. « J’ai aussi rassuré que tous les partenaires vont apporter leur contribution et rester solidaires et fraternels, pour que nos pays amis puissent ramener le plus vite possible la paix, la sécurité surtout », a fait savoir l’Ambassadeur de la République populaire de Chine Li Jian, doyen du corps diplomatique.
Le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a aussi échangé avec les Organisations de la société civile (OSC) et les patrons de presse. Le message était le même : la demande d’accompagnement.
De la nomination de chefs militaires
Quelques temps après sa prise du pouvoir, le nouveau chef de l’Etat a opéré de changements au sein de l’armée. Beaucoup de chefs militaires ont été remplacés et ce, jusqu’au chef d’État major général des armées dont le nouveau est le Colonel major David Kabré, ancien ministre des sports sous la transition de 2015. Sans oublier les nominations au plus haut commandement de la gendarmerie nationale et de l’Agence nationale de renseignement (ANR).
Ce qui a beaucoup plus marqué et rassuré une certaine opinion, c’est la création du Commandement des opérations du théâtre national, chargé de renforcer la défense et la sécurité nationale, et dont le Lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, en est le commandant.
Autre acte fort posé par le MPSR, c’est la dissolution des conseils des collectivités territoriales et la fin de fonctions des membres des exécutifs locaux. Les collectivités territoriales ont été mises sous délégations spéciales et les chefs des circonscriptions administratives territorialement compétents, sont chargés de l’expédition des affaires courantes, en attendant la mise en place des délégations spéciales.
Le 9 février 2022, une commission technique d’élaboration du projet de textes et d’agenda de la Transition a été officiellement installée. Les axes de réflexion qui ont été soumis à la commission technique pour fixer le cadre de la transition politique, s’articulent autour de la restauration de l’intégrité du territoire, de la consolidation de la paix pour un retour des déplacés internes, de la bonne gouvernance et du retour à un ordre constitutionnel nouveau. Deux semaines après, le rapport à été remis au chef de l’État le 23 février 2022.
Après l’avènement du MPSR à la tête de l’État burkinabè, les terroristes continuent de semer la peur et les déplacés internes attendent d’être ramenés en toute sécurité dans leurs localités d’origine. Le président Paul Henri Damiba a donc du pain sur la planche, quant à la sécurisation du territoire.