La campagne 2023 de commercialisation au Burkina de la noix de cajou a été officiellement lancée le vendredi 10 février à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest du pays. 8e édition du genre, elle se tient sous le thème: « Cohésion sociale, gage d’un développement durable de la filière anacarde au Burkina Faso ». Le prix de la noix de cajou a été fixé à 300 F. CFA le kilogramme pour cette année 2023.
Par Valérie Traoré
Le prix plancher bord champ de la noix de cajou a été fixé à 300 F. CFA le kilogramme pour cette campagne commerciale 2023, soit 30 F. CFA de moins qu’en 2022.
Le prix plancher bord champ du kg de noix brutes de cajou est le prix en dessous duquel il est formellement interdit de vendre ou d’acheter de la noix brute de cajou au Burkina Faso, sous peine de sanctions prévues par les textes en vigueur.
C’est le ministre du Commerce M. Serge Poda qui a annoncé la nouvelle : « J’ai le plaisir de vous informer que le prix plancher bord champ du kilogramme de la noix brute de cajou est fixé à 300 francs CFA pour la campagne 2023 » a-t-il déclaré dans son discours lu par le gouverneur de la région du Centre Ouest, M. Nouhoun Boubacar Traoré.
Le prix a été fixé après consultation avec l’ensemble des acteurs, à travers la mise en place d’un comité technique ad hoc composé de plus de 25 membres.
En 2021, l’anacarde était classé deuxième produit agricole du Burkina le plus exporté après le coton.
Cependant, la campagne 2022 n’a pas été reluisante pour les acteurs de la transformation et ceux de la commercialisation a constaté M. Ibrahim Sanfo, Président du Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIAB).

M. Sanfo a décrit ainsi la situation : « Au regard de l’insécurité, des producteurs de certaines localités n’ont pas pu collecter les noix dans leurs vergers. Pire, des acteurs de la filière ont dû abandonner leurs localités. Nous compatissons et prions pour une restauration de la paix pour que ces derniers retrouvent leurs domiciles et reprennent leurs activités ».
Mme Aminata Koné, ancienne présidente du CIAB, a recommandé aux acteurs, pour le développement du secteur, de mieux s’organiser pour utiliser les fonds disponibles et de faire en sorte que les statuts et le règlement intérieur des faîtières soient diffusés.
La valeur des exportations de noix brutes de cajou du Burkina est estimée à environ 39 milliards F.CFA et représente 1,6% des exportations totales du pays en 2020, pour une production annuelle moyenne estimée à plus de 100 milles tonnes selon des informations de SIKA Finance, un média ivoirien spécialisé dans les questions économiques.
Le gouvernement burkinabè, selon le ministère du Commerce, ambitionne de porter la production de l’anacarde à 200 milles tonnes en 2024 avec un taux de transformation de 45%, contre 16% actuellement.
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