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Burkina: « Nos Forces de défense semblent être préoccupées par le partage du gâteau…. » (Me Ambroise Farama)

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L’organisation des peuples africains-Burkina Faso (OPA-BF) de Me Ambroise Farama a donné sa lecture de la situation sociopolitique du pays le 17 mai 2022 à Ouagadougou. Elle a aussi fait cas des 100 jours du Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba à la tête du pays.

Par Tatiana Kaboré

100 jours après l’avènement au pouvoir de Paul Henri Damiba, suite à un coup d’État intervenu le 24 janvier 2022, l’Organisation des peuples africains-Burkina Faso (OPA-BF) note que le Burkina Faso est « très dangereusement menacé dans ses frontières héritées de la Haute-Volta ».

Les attaques terroristes ont multiplié et des Burkinabè continuent de mourir. « Le pays va très mal. En 100 jours de gouvernance militaire, le pays a enregistré plus de 610 attaques, 567 personnes tuées, selon le journal l’Economiste du Faso», a fait savoir Me Ambroise Farama, président de l’OPA/BF. Visiblement déçu, il ajoute: « Nous constatons qu’aucune stratégie n’est perceptible».

À analyser ses propos, la situation sécuritaire du Burkina Faso est assez criarde. Le président Me Ambroise Farama soutient donc en ces termes : « Nos Forces de défense semblent préoccupées par le partage du gâteau plutôt que de dérouler leur stratégie de lutte contre le terrorisme. Nos Forces de défense et de sécurité se font toujours surprendre par l’ennemi : soit sur leurs sites, soit lors de leurs mouvements, occasionnant des pertes en vies humaines, en matériels et équipements ».

Il poursuit : « On nous avait annoncé une lutte contre le terrorisme comme des gens qui maîtrisaient mieux la situation. C’est clair que, du point de vue de lutte contre l’insécurité, nous pouvons observer que nous avons passé cinq mois de perdu ».

Juriste de son état, Me Ambroise Farama a fait noter la fermeture de six palais de justice et l’attaque de la maison d’arrêt et de correction ainsi que la libération de prisonniers à Nouna, à cause de l’insécurité.

Il n’a pas manqué de faire cas du rapport de l’ONG « Human Rights Watch décrivant la recrudescence des exécutions sommaires dans plusieurs régions du Burkina.

Concernant la mise en place de comités locaux de dialogue pour la paix, Me Farama, trouve qu’il ne produit pas pour le moment des résultats satisfaisants. Et ce, au regard de la recrudescence des attaques dans de nombreuses localités. Outre cela, le président de l’OPA-BF estime que « le partenariat avec les pays voisins ou amis n’a pas encore produit de résultats probants ».

Cependant il s’indigne du fait qu’il y ait un véritable problème à asseoir une communication de crise ou de guerre comprise et suivie. Problèmes qui selon lui, sont aggravés par « des velléités de restrictions des espaces d’expression et de liberté des citoyens, la mobilisation populaire pour livrer la guerre aux terroristes n’est pas très visible ».

Pour Me Farama, la transition ne doit pas être prolongée, car dit-il, « si la transition se prolonge, elle va s’éloigner définitivement de ses objectifs et ça sera plutôt donc des objectifs purement politiques qui vont prendre le dessus. S’il faut même diminuer les trois ans, nous, nous sommes favorables à la diminution des trois ans, parce que nous estimons que trois ans déjà, c’est trop pour une transition ».

Le président de l’OPA-BF pense qu’il est nécessaire de bien poser les problèmes avant d’en trouver des solutions. Pour sa part, la solution pour en finir avec le terrorisme est de coopérer et mutualiser les forces au niveau de la sous-région.

« Le Burkina Faso à lui seul ne pourra pas venir à bout du terrorisme, s’il n’y a pas une sorte de coopération avec les autres pays que sont le Mali, le Niger, le Togo, le Bénin, et la Côte d’Ivoire qui eux aussi sont en train d’être attaqués », affirme l’avocat.

Dans son discours à la nation le 2 avril 2022, le Président Paul-Henri Damiba avait déclaré que le calendrier de la transition pourrait être révisé, si la situation sécuritaire s’améliore. A cet effet, il avait donné rendez-vous dans cinq (5) mois pour faire le bilan de la situation sécuritaire.

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