Le parti politique Nouveau temps pour la démocratie (NTD) dirigé par l’ex-ministre des transports, M. Vincent Dabilgou est poursuivi en justice pour des faits de « complicité de financement occulte de parti politique et complicité de blanchiment de capitaux.» La poursuite a été formulée ce 16 mars 2023 à l’ouverture de l’audience où M. Dabilgou est lui-même poursuivi pour «financement occulte de parti politique».
Par Daouda Kiekieta
Le procès de l’ancien ministre des transports M. Vincent Dabilgou a repris ce 16 mars au Tribunal de grande instance Ouaga I.
Après les renvois des 16 février et 2 mars 2023, le procès a été à nouveau renvoyé cette fois-ci à la demande du Nouveau temps pour le démocratie (NTD) à travers son président M. Dabilgou, pour se constituer un avocat.
En effet, c’est la première fois que le NTD comparait dans cette procédure pénale. C’est pourquoi, les avocats de M. Vincent Dabilgou et les autres prévenus ont estimé qu’il « revenait au parti de dire s’il consent d’être jugé sans la présence d’un avocat ».
A la barre, M. Dabilgou, président du NTD, a rappelé qu’il a été entendu par l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) pour sa gestion à la tête du Ministère des transports de la mobilité urbaine. Comme pour dire que l’inculpation de son parti n’est pas ressorti dans l’audition de l’ASCE-LC.
« Dans cette procédure, je me retrouve au milieu de deux dossiers où je suis poursuivi en tant qu’ancien ministre et président d’un parti politique. Je n’ai pas eu le temps de consulter les instances de notre parti. Il faut que les instances du parti soient informées et qu’elles décident de désigner un avocat », explique M. Vincent Dabilgou.
Pour le parquet, cela ne tient pas la route car M. Dabilgou a été « entendu en enquête préliminaire en tant que représentant légal de son parti dans la procédure contre le NTD ».
Une manière de dire que M. Dabilgou a répondu par « l’affirmative » dans le procès-verbal de l’audition, qu’il représentait le parti et par conséquent, « il n’a pas besoin de consulter une quelconque instance ».
« Les enjeux sont énormes. Je souhaite un renvoi pour constituer un avocat » pour défendre les intérêts du parti, a lancé le président du NTD, M. Vincent Dabilgou.
Sur ces déclarations, le tribunal a prononcé un renvoi du procès au 20 mars 2023 pour « jonction éventuelle » entre le dossier inculpant Vincent et celui-ci mettant en cause son parti le NTD.
M. Dabilgou président du NTD est accusé avec plusieurs autres personnes, de « financement occulte de parti politique, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux ».
Depuis le 10 février 2023, il est écroué à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
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