Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a organisé, le vendredi 3 mai 2024 à Ouagadougou, un atelier d’information sur la nutrition. C’était à l’intention des journalistes et des communicateurs afin de mieux les outiller.
Une information fiable et de qualité sur la nutrition est essentielle pour sensibiliser les populations aux enjeux d’une alimentation saine et équilibrée.
C’est dans cette optique que le ministère de la Santé a initié un atelier, le vendredi 3 mai 2024 à Ouagadougou, réunissant une trentaine de participants issus de divers médias nationaux et locaux.
Au cours de l’atelier, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment l’importance de la nutrition pour la santé publique et les initiatives en cours pour lutter contre la malnutrition.
Daniel Ouédraogo, nutritionniste, a souligné que la malnutrition demeure un problème majeur au Burkina Faso, comme l’indique le rapport de l’enquête nutritionnelle nationale de 2021.
Dans ledit rapport, on note que: « les prévalences de la malnutrition aiguë sont à 9,7%, la malnutrition chronique à 21,6%, et l’insuffisance pondérale à 17,5%. En outre, environ 26 000 enfants décèdent chaque année de la malnutrition (UNICEF, 2021).»
M. Ouédraogo a précisé qu’en 2023, l’enquête nationale sur la nutrition n’a pas pu fournir de données sur la tendance nationale en raison de limitations de couverture, notamment dues à la situation sécuritaire.
Cependant, plusieurs régions affichent des taux de malnutrition aiguë dépassant les 10 %, ce qui est une situation préoccupante selon les normes de l’OMS.
«La région du plateau central est particulièrement touchée, avec des taux élevés de malnutrition aiguë et de retard de croissance», a-t-il déclaré.
Pour répondre à cette situation difficile, Dr Ella Compaoré, secrétaire technique pour la nutrition multisectorielle, a indiqué que le Burkina Faso a mis en œuvre la Politique nationale multisectorielle de nutrition (2020-2029) ainsi que le Plan stratégique multisectoriel de nutrition (2020-2024).

En ce qui concerne la diffusion des informations sur la nutrition, Dr Ella Compaoré a appelé les médias à disposer de ressources adéquates pour aborder certains sujets de manière éclairée et responsable.
Elle a noté une prolifération d’informations contradictoires, souvent véhiculées par des personnes non qualifiés.
«Il est important que l’information diffusée sur vos médias soit véridique, car à un certain moment, cela peut effrayer les gens et entraîner une stigmatisation de certains produits», a- t-elle dit.
Cette situation, selon elle, menace non seulement la santé individuelle, mais aussi la santé publique dans son ensemble.
Par ailleurs, Dr Compaoré a appelé à une collaboration étroite entre les médias et les autorités sanitaires afin de garantir la véracité de l’information diffusée.
Alice Thiombiano, journaliste, a souligné que la formation a remis en question certaines idées préconçues, comme l’interdiction de consommer des noix d’acajou avec du lait.
Elle a précis que: « Nous avons découvert que cette croyance était infondée et qu’il est possible de consommer ces aliments ensemble sans risque. »
Elle a également mentionné que cet atelier aidera les journalistes à être plus sélectifs dans le choix des intervenants lorsqu’ils abordent des questions de nutrition.