Par La Rédaction
Dans une déclaration rendue publique le jeudi 30 janvier 2020, l’Union nationale de la police (Unapol), l’un des syndicats de la police nationale, a dénoncé des pratiques irrégulières au sein de leur corps. Une situation qui serait liée à l’insensibilité du ministère de la sécurité à répondre aux préoccupations de la police.
Pour exemple, l’Unapol cite entre autres, des directions régionales et provinciales sans « des directeurs régulièrement nommés » avec environ « 1200 officiers de police dans une situation administrative et juridique irrégulière ».
Avec ces irrégularités sur le plan administratif et juridique que vivent certains agents de la police et constatant l’organisation du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) du ministère de la sécurité estimée budgétivore, l’Unapol a invité l’ensemble des policiers à un arrêt de travail à compter de ce mardi 4 février 2020, jusqu’à la résolution définitive de leurs préoccupations.
Ce lundi 3 février 2020, à 24 heures de la grève, l’Union nationale de la police au cours d’une conférence de presse, est revenue sur un certain nombre de failles de leur ministère de tutelle, pour réaffirmer sa grève illimitée avec comme objectif à atteindre, le départ du ministre de la sécurité Ousseni Compaoré. « Notre ministère est incapable et manque de volonté à indemniser les familles des policiers décédés au cours des attaques terroristes », indiquera Armiyahi Zongo, secrétaire de l’Union nationale de la police.
Quelques heures après leur conférence de presse, l’Unapol a été reçue en audience par le premier ministre Christophe Dabiré. Au sortir de l’entrevue, Armiyaho Zongo, va faire une déclaration étonnante. « Il y a eu un déficit sérieux de communication, qui nous a amené à peut-être accuser notre ministre de ce dont il n’est pas à l’origine. Certains des points évoqués ne relevaient même pas de notre ministère parce que le ministre a fait son travail en transmettant les dossiers là où il faut, qui étaient en souffrance à un niveau plus élevé. » L’Unapol est resté fugitive quant à la suite à donner à la grève : « Nous allons nous concerter et puis tenir compte de l’intérêt supérieur de la nation », a dit M.Zongo.
L’Unapol aurait pu épargner les burkinabè de tout ce tintamarre de trop !
La police nationale du Burkina Faso, est un corps respectable avec une mission noble. Tout le monde le reconnait. Mais le comportement de l’un de ses syndicats, l’Unapol avec cette affaire de grève illimitée avec exigence, la démission du ministre de la sécurité et ses collaborateurs a laissé perplexe le citoyen burkinabè, qui s’interrogeait d’ailleurs quant à l’opportunité de ce mouvement en ce moment d’insécurité.
Le pays est en lutte permanente contre l’insécurité. Une grève illimitée de la police nationale sans même parler de service minimum, est comme fouler au pied, l’intérêt général, supérieur de la nation, même si la revendication est empreinte de noblesse.
Ce qui est ahurissant, c’est que le syndicat de la police n’est pas allé à l’information. Il s’est basé sur des constats que tout autre individu pouvait se faire pour décréter une grève illimitée avec toutes les conséquences qu’aucun effort après la satisfaction de la revendication ne pourrait remédier.
Mais pourquoi l’Unapol s’est-il laissé emporter sur ces légèretés ? L’on ne peut pas se fier aux rumeurs pour aller en grève. Le Ministère de la sécurité n’est-il pas ouvert au dialogue ? L’on ne pense pas puisque l’Unapol dans sa déclaration dit refuser de participer au CASEM du ministère de la sécurité car budgétivore alors que c’est une activité de tous les ministères qui est un cadre d’échanges avec l’ensemble des acteurs. C’est aussi un cadre où certains grandes préoccupations peuvent être soulevées et dans la réflexion commune, requérir après des pistes de solutions.
Mais là n’est pas le problème. Le souci, c’est que l’Unapol accuse à tort le ministre de la sécurité et ses collaborateurs d’incompétence et de manque de volonté à résoudre leurs problèmes évoqués ci-dessus. Et de se rendre finalement compte qu’il n’en est rien. « Il y a eu un déficit sérieux de communication, qui nous a amené à peut-être accuser notre ministre de ce dont il n’est pas à l’origine. », a reconnu publiquement M. Zongo, le secrétaire général de l’Unapol.
Ah ! donc le ministre Ousséni Compaoré et partant de ses collaborateurs sommés de démissionner, avaient fait leur travail ? Si cette déclaration du secrétaire général de l’Unapol à la sortie d’audience avec le premier ministre n’est pas une manipulation, l’on pourrait affirmer que le syndicat a manqué de renseignements. Il n’est pas allé à l’information sinon, il saurait que ce n’est pas chez leur ministère de tutelle que les choses trainent. Et cela aurait tout simplement épargné les burkinabè de tout ce tintamarre de trop.
Tant que le dialogue ne sera pas privilégié au départ,on adviendra toujours à certains propos contradictoires à la limite persiflant, qui font perdre en crédibilité. Et de près, l’on pourrait penser que le syndicat exploite à outrance la position stratégique de son corps d’appartenance pour faire pression à l’autorité qui n’a pas le choix que d’accepter à contre cœur, certaines revendications.