Le ministère de l’Agriculture du Burkina relance la production de la semence de blé dans le pays. Une signature de convention entre ce département ministériel et l’INERA (l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles) est intervenue dans ce sens le vendredi 17 mars 2023, à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays.
Par Elza Nongana
L’ objectif du ministère chargé de l’Agriculture du Burkina Faso est de produire la semence de blé pour une relance véritable de la filière.
Pour y parvenir, le ministère de l’Agriculture et l’INERA ont signé une convention d’un montant de plus de 113 millions de F. CFA, le 17 mars dernier 2023.
Dr Dénis Ouédraogo, Ministre de l’Agriculture, a déclaré que la relance de cette production permettra de réduire la dépendance du pays à l’importation, de créer des emplois pour les jeunes et les femmes qui exercent dans la transformation alimentaire et d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le Directeur régional de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) de l’Ouest, Dr Vincent Dao, s’est réjoui de parapher le document de convention au nom de la recherche burkinabè. «C’est une première pour la Direction régionale de signer une telle convention.» a-t-il ajouté.
Dr Jacob Sanou, Directeur régional de la recherche et de l’innovation des Hauts-Bassins, pour sa part, a affirmé que la production de blé est bien possible au Burkina Faso. Pour lui, la politique de relance de la production de blé est à saluer.
Il soutient que : « Nous n’avons pas eu cet engagement et accompagnement depuis une vingtaine d’années sinon nous serions hors de portée de la pénurie que nous avons connue ces derniers temps. Mon équipe et moi, nous ferons tout pour mériter de la confiance placée en nous.»
Cette convention de relance de la production de semences de blé permettra de mettre à la disposition du ministère de l’Agriculture 10 tonnes de semences de base de blé, soit 50% des besoins du pays en semences de blé.
Les chercheurs de l’INERA ont déjà produit 20 tonnes de prébase de semences qui seront mises à la disposition des producteurs semenciers pour multiplication.
50 variétés de blé pour la fabrication de pain et 49 variétés de blé destinées à la fabrication de couscous sont en expérimentation à la station de recherche de Farako-Ba. Et parmi ces variétés, 5 sont inscrites sur le catalogue national, prêtes à être vulgarisées.
La période propice à la production de blé est comprise entre les mois d’octobre et de novembre, une période dite de fraîcheur au Burkina Faso.
Relancer la production de blé au Burkina Faso est plus que jamais d’actualité alors que les deux plus grands pays producteurs de blé au monde, la Russie et l’Ukraine, sont en guerre et que le prix de ce précieux céréale ne cesse de grimper.
Le Burkina, qui de par le passé avait produit le blé, veut ainsi relancer l’initiative. En effet, le pays s’est déjà essayé à la production de blé, quelques années plus tôt. Mais les projets initiés jusque-là n’ont pas été pérennes.
Le 20 mars 2006, par exemple, M. Paramanga Ernest Yonli, alors Premier ministre, avait procédé à Nianssan, dans le département de Di, région de la Boucle du Mouhoun au lancement d’une récolte de blé dans la vallée du Sourou.
La production de cette phase pilote de 500 hectares avait été estimée à 2000 tonnes. Et, depuis, plus rien n’avait été entrepris ensuite jusqu’à cette présente relance.
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