La rentrée scolaire est une période de casse-tête pour les parents d’eleves au Burkina. Et en même temps une période pour les librairies de se frotter les mains. Mais depuis l’apparition de la COVID-19, les commerçants se plaignent de la flambée des prix des fournitures scolaires et de la morosité des affaires. A l’occasion de la rentrée scolaire Libre info s’est rendu dans quelques librairies pour faire le constat des achats des fournitures scolaires et avoir l’avis de quelques parents d’élèves.
Par Rama Diallo, stagiaire
Avant la crise sécuritaire et sanitaire au Burkina Faso, à partir du mois de septembre les parents d’élèves se bousculaient devant les librairies. Aujourd’hui même dans les grandes librairies l’on sent la morosité dans les affaires.
La rentrée scolaire est une période de bonnes affaires pour certains commerçants mais pas pour tous les commerçants. Issaka Kaboré est un libraire installé au grand marché de Ouagadougou. Il vend les fournitures scolaires depuis de nombreuses années maintenant. Selon lui, la situation de cette année est critique. Il dit n’avoir pas encore vécu ce qu’il vit cette année car c’est le début de la rentrée mais il peut passer toute une journée sans vendre un article. « Vous-même vous voyez il n’y a personne, mon coin est vide. S’il y avait le marché je n’allais pas avoir le temps pour parler avec vous », explique-t-il.
Pour Issaka Kaboré, cette situation est due à la crise sanitaire que traverse le monde. Les pays dans lesquels les grands commerçants vont chercher les marchandises connaissent des problèmes à cause de la COVID-19. Tout est devenu cher, l’on ne peut plus rien acheter sauf le prix des stylos qui n’ont pas changé sinon tout a augmenté, ajoute le libraire.
Moussa kanazoe, libraire, exerce ce travail il y a environ sept ans. Il a l’impression qu’au fur et à mesure que les années passent la situation s’empire. « Chaque année maintenant, je trouve que l’année précédente était mieux. Depuis le début du mois jusqu’aujourd’hui je n’ai rien vendu de bon. Les clients ne viennent pas et les fournitures sont devenues chères cette année. Si cela continue on sera obligé de changer de travail », s’inquiète-t-il
Nous avons rencontré Ibrahim Ouedraogo, un parent d’élève à la librairie pour acheter les fournitures de ses enfants, qui vont respectivement faire les classes de première, quatrième et CM2. Pour le parent d’élève les prix des livres sont en hausse mais au niveau des cahiers le prix est resté inchangé. « Vu les crises que traverse lepays si les dirigeants pouvaient revoir un peu les prix des fournitures cela allait nous arranger car les temps sonttrès dur. Au-delà des fournitures il y a les tenues à acheter et la scolarité également à payer », affirme M. Ouédraogo.
Ghislaine Yaméogo, a quatre enfants, élèves de la maternelle à la seconde. Elle fait un peu le tour des librairies pour trouver des fournitures pour ses enfants. Concernant la hausse des prix des fournitures scolaires, elle pense que cela dépend des librairies. « Il y a des librairies qui sont restées assez stable par contre il y a des librairies qui ont connues une certaine hausse des prix ce qui rend la tâche difficile pour les parents d’élèves que nous sommes », indique Ghislaine Yamèogo.
La situation sécuritaire fait que l’on ne peut pas bouger comme avant. Or c’est en menant les activités de gauche à droite que l’on arrive à subvenir aux besoins familiaux. Donc les moyens des parents sont un peu limités pour assurer convenablement la rentrée scolaire des enfants au Burkina, martèle la parente d’élève.
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