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Burkina/Lutte contre le terrorisme : Des journalistes outillés pour une communication responsable 

Des professionnels de l’information et de la communication

Le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé, les 19 et 20 septembre 2024 à Fada N’Gourma dans la région de l’Est, une conférence publique sur le rôle des professionnels de l’information et de la communication dans la lutte contre le terrorisme au Burkina. Elle a porté sur le thème « Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso : rôle et responsabilité des professionnels de l’information et de la communication dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale ».

Par Soanguipali Coulidiati, correspondant dans le Gourma

Dans un contexte où la crise sécuritaire affecte profondément le Burkina, le rôle des médias devient crucial. « Une véritable guerre communicationnelle est en cours », a déclaré le directeur régional de la communication de l’Est, Sébastien Moné, dans son discours d’ouverture.

Il a souligné que les professionnels de l’information doivent « travailler à déconstruire les discours subversifs propagés par les groupes terroristes et promouvoir les valeurs de paix, de cohésion sociale et de vivre-ensemble ».

Quelques participants à la conférence publique
Quelques participants à la conférence publique

Face aux conséquences de l’insécurité, notamment les déplacements massifs de populations, la fermeture d’écoles et l’inaccessibilité des services sociaux de base, les autorités burkinabè estiment que les médias et les communicateurs ont un rôle central à jouer pour sensibiliser la population, favoriser la résilience et soutenir les forces de défense et de sécurité engagées dans la reconquête de l’intégrité du territoire.

Sensibiliser pour promouvoir la paix

L’un des objectifs de la conférence de deux jours était de renforcer l’engagement des journalistes et des communicateurs dans la promotion de la cohésion sociale.

« Il est essentiel de trouver des solutions communicationnelles pour lutter contre les discours haineux et subversifs des terroristes », a ajouté M. Moné, rappelant que la paix dépend en grande partie de la manière dont les médias informent et éduquent le public.

Il a clos son propos en citant l’écrivain français Jacques Le Seira pour qui « La paix n’est pas dans le monde, mais dans le regard que nous portons sur le monde ». Une invitation claire aux participants à s’engager pour une communication qui favorise la paix et la cohésion sociale au Burkina.

Des participants réagissent

Les journalistes et communicateurs qui ont participé à la formation l’ont appréciée au regard du contexte d’insécurité qui règne au Burkina depuis 2015.

Yacouba Traoré, conférencier, a partagé son point de vue sur le rôle des journalistes dans ce contexte délicat : « Je pense que les journalistes ont une responsabilité immense, surtout face à ceux qui nient la liberté d’expression. Il faut savoir équilibrer l’information. Si un chef d’État parle, on ne doit pas immédiatement donner la parole à un chef terroriste sous prétexte d’équilibrer les choses. La vérité, c’est que nous devons faire attention à ne pas être des relais de ces discours subversifs. Le journaliste doit avoir une culture générale solide pour mettre les choses en perspective. »

Yacouba Traoré, conférencier
Yacouba Traoré, conférencier

Il a insisté sur l’importance de « relativiser les faits et d’avoir une vision équilibrée » dans la couverture médiatique, surtout en période de crise. Selon lui, « l’intellectuel, et particulièrement le journaliste, doit savoir faire la distinction entre ce qui est d’intérêt public et ce qui pourrait compromettre la sécurité du pays ».

Rodrigue Gaël Doumadié, journaliste à la Télévision Burkina Info, a, quant à lui, confié que « depuis 2015, notre manière de travailler a changé à cause de la crise terroriste. Cette formation nous a permis de mieux comprendre comment communiquer en période de crise sans relayer la propagande terroriste. Désormais, nous allons travailler pour rendre l’information juste et équilibrée à la population, sans compromettre les efforts des forces de défense et de sécurité. »

Rodrigue Gaël Doumadié, journaliste à la Télévision Burkina Info
Rodrigue Gaël Doumadié, journaliste à la Télévision Burkina Info

Aboubacar Lalogo, correspondant de Lefaso.net, a ajouté que « cette conférence est arrivée à point nommé, surtout dans une région comme l’Est, où l’insécurité est omniprésente. Nous avons appris comment communiquer de manière appropriée dans ce contexte difficile, et cela va certainement améliorer la qualité de notre travail dans les rédactions. »

La conférence marque une étape importante dans la mobilisation des médias burkinabè pour contribuer à la lutte contre le terrorisme par une communication responsable et orientée vers la paix.

L’activité s’est achevée sur une note d’espoir, avec la promesse de propositions concrètes des professionnels des médias pour renforcer la lutte contre l’extrémisme violent. Les participants ont exprimé leur volonté de poursuivre les efforts pour soutenir la stabilité du pays et assurer un avenir harmonieux pour toutes les communautés.

La conférence de Fada N’Gourma est la troisième après celles de Bobo-Dioulasso et de Gaoua.

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