Le Pr Frédéric Ouattara est un astrophysicien du Burkina Faso qui expérimente le projet satellitaire Burkina Sat 1. Depuis juin 2019, il est à la tête de l’université Norbert Zongo de Koudougou. Il travaille sur un projet de satellite destiné à mesurer les effets du changement climatique. Dans une interview accordée à nos confrères de Sidwaya à l’occasion de la rentrée universitaire 2021-2022, il déclare être dans « une phase critique » de son projet satellitaire qui sera incessamment lancé.
Par Siébou Kansié
Le projet Burkina Sat 1 une fois opérationnel, aidera selon le professeur Frédéric Ouattara, à améliorer l’agriculture à travers des informations sur « la pluviométrie, la qualité des sols, l’avancée du désert, les changements climatiques ». Dans le domaine sanitaire, un autre appareil foi du Pr Ouattara, sera installé avec pour rôle « de contrôler l’évolution de la quantité d’air au sol en vue de lutter contre les problèmes et autres maladies respiratoires ».
Le projet ambitieux du professeur est à la phase critique. ‘’Nous sommes à la phase que j’appelle critique’’, dit-il. Car un satellite dans l’espace qui n’arrive pas à transmettre les données qu’il reçoit ou capte à la station au sol, ne sert à rien, a indiqué l’astrophysicien burkinabè.
C’est pourquoi « nous sommes en train de tester les différentes possibilités de transmissions des données stockées dans l’ordinateur placé dans le satellite. Par exemple, si le satellite prend une image dans l’espace, elle est stockée dans l’ordinateur à l’espace et il faut faire en sorte que cette image soit transmise à la station au sol. Les résultats sont très bons, les informations sont transmises toutes les 15 minutes automatiquement. », a rassuré le porteur du projet satellitaire.
Pour avoir les résultats probants et exploitables de l’appareil, le président de l’université Norbert Zongo est ferme : il faut avoir le contrôle du satellite surtout sa caméra, pour ne pas qu’elle soit « dirigée vers le soleil ou dans n’importe quel sens. » Il insiste que « la camera du satellite doit être toujours tournée vers la terre » Et comme la terre a un champ magnétique, le chercheur a installé « des magnétomètres dans le satellite ».
Un autre aspect majeur sur lequel il faut travailler avant le lancement du satellite, c’est « la réponse des panneaux solaires une fois le satellite dans l’espace pour boucler la série des tests ». Quand ce pan, dira le physicien, sera opérationnel « nous aurons terminé l’assemblage et le satellite prêt à être envoyé dans l’espace ».
Il rappelle que les travaux des différentes étapes du projet, sont menés « avec des Burkinabè ». Le Burkina Faso ne dispose pas de lanceur de satellite. Pour ce faire, il a affirmé être « en discussions avec des partenaires chinois (et Japonais) pour les contrats de lancement du satellite qui interviendra incessamment. » C’est un vaste projet de plusieurs centaines de millions de FCFA, soutenu par l’Etat burkinabè.