Le gouvernement burkinabè dit marquer son étonnement et son incompréhension face à « une lecture aussi biaisée de l’évolution de la situation sécuritaire au Burkina», de la part de la CEDEAO.
Par Nicolas Bazié
Selon le gouvernement burkinabè, « la CEDEAO porte apparemment des œillères qui masquent sa vue sur la réalité des faits » au Burkina Faso, pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme.
C’est une réponse à un communiqué qui date du 30 décembre 2023, dans lequel la commission de la CEDEAO a réitéré «sa préoccupation», face à ce qu’elle qualifie de «détérioration de la situation sécuritaire dans le pays».
Dans un communiqué publié ce 2 janvier 2024, le gouvernement burkinabè a rappelé que les forces combattantes engrangent des victoires sur le théâtre des opérations de reconquête du territoire national et qu’elles traquent «sans relâche les hordes de terroristes aux abois».
La CEDEAO avait également dénoncé les réquisitions de citoyens qui se font dans le pays, appelant dans la foulée, les autorités burkinabè à «libérer immédiatement les personnes réquisitionnées».
Le gouvernement burkinabè de son côté dit déplorer «une telle appréciation infondée, inconséquente et incongrue».
Les autorités de la Transition rappellent à la CEDEAO que c’est en toute responsabilité que « le Burkina Faso, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme s’est doté d’un dispositif juridique relatif à la mobilisation générale et à la mise en garde pour faciliter la sécurisation du territoire ».
« Le gouvernement se désole du silence de l’organisation communautaire sur les enjeux majeurs de la lutte contre le terrorisme dans notre espace», lit-on dans le communiqué qui note aussi que la CEDEAO est «étrangement aphone en dépit des massacres et des assassinats perpétrés contre des citoyens de la CEDEAO par des barbares assoiffés de sang».
Le gouvernement poursuit que la CEDEAO «observe la même attitude complaisante à l’égard des pays qui protègent, ravitaillent, et facilitent les mouvements des terroristes ».
Les autorités burkinabè disent qu’elles n’entendent pas se laisser «divertir par des communications du genre de celle portée par la commission de la CEDEAO», qui procèdent d’après elles, «d’un imaginaire débordant et totalement tronqué sur la situation réelle de la lutte».
Rappelant la commission de la CEDEAO, à l’exigence de discernement dans la conduite de sa mission, le gouvernement du Burkina Faso a saisi l’occasion, « pour exprimer ses doutes persistants sur cette volonté toujours réaffirmée de la disponibilité constante de la commission» à ramener la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.