D.S était à la barre du Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes terroristes le 17 septembre 2024 pour répondre des faits d’association de malfaiteurs terroristes et de financement de terrorisme. Il a été dénoncé par un ressortissant de son village. A la barre, il a plaidé non coupable. Libre info.net a suivi son procès à l’issue duquel il a été relaxé au bénéfice du doute.
Par Prisca Konkobo
D.S était un commerçant de vivres et de carburant prospère dans son village. En 2021, il est dénoncé. La dénonciation porte sur la vente de carburant, d’unités pour les téléphones et des vivres à des terroristes à laquelle il se livrait. Il est également accusé d’avoir assisté à des prêches et d’avoir reçu des terroristes dans sa boutique.
D.S ne reconnait pas les faits. «Il y a des témoins qui affirment vous avoir vu en train de partir avec des vivres dans la brousse», indique le tribunal.
«Je n’ai jamais fait ça ! », répond sereinement le prévenu. «Selon les témoignages, vous ouvrez votre boutique nuitamment pour vendre le carburant aux gens», déclare le procureur. Le prévenu s’inscrit en faux et déclare que c’est possible que des gens lui en veulent.
Des moyens de défense qui n’ont pas convaincu le parquet. «Des personnes ont déclaré que des gens venaient nuitamment se ravitailler en carburant. Qui sont ceux qui viennent nuitamment acheter du carburant et qui ne peuvent pas le faire dans la journée ?», s’interroge le procureur qui a demandé une peine d’emprisonnement de 10 ans et une amende de 10 millions de FCFA, le tout ferme.
Pour l’avocat du prévenu, la réquisition du procureur ne se fonde pas sur des bases solides. «Le parquet demande de condamner mon client sur la base de témoignages. Rien ne garantit l’intégrité du témoignage. Il n’y a pas lieu de condamner lorsqu’on n’a pas pu apporter des éléments de preuves. Il a assez souffert pendant 3 ans pour des faits qu’il ne reconnaît pas».
Le tribunal, dans sa décision, a renvoyé le prévenu des fins de la poursuite au bénéfice du doute et a ordonné sa liberté. En d’autres termes, il a été relaxé.