Le Président Paul-Henri Damiba a le jeudi 3 mars 2022 nommé un premier ministre. C’est le Dr Albert Ouédraogo, économiste de formation qui a été choisi comme premier ministre de la Transition du Burkina Faso. Serait-t-il l’homme de la situation avec la crise sécuritaire que traverse le pays ? Quels sont les défis qu’il doit révéler dans ce contexte difficile ? Libre Info est allé recueillir les avis de certains citoyens burkinabè.
Par Rama Diallo
Depuis le 24 janvier 2022, le pays est dirigé par un militaire, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba. Quatre jours après l’adoption de la Charte de la Transition par les forces vives de la Nation lors des assises nationales, le premier ministre de la Transition a été nommé. Il s’agit du docteur Albert Ouédraogo.
La plupart des Burkinabè ne connaissent pas le nouveau chef de gouvernement. Le président a écouté un peu ce que veut la population. La population est fatiguée de voir les mêmes personnes au-devant des affaires. Il y avait des rumeurs qui circulaient où les gens donnaient déjà des noms. La surprise est que le nouveau premier ministre n’est pas connu du paysage politique, a indiqué Prosper Ouédraogo.
Pour lui, le premier ministre doit s’entourer de bonnes personnes. Il doit surtout écouter le peuple. Tout de même, Monsieur Ouédraogo pense que le gouvernement de transition doit plus travailler pour la restauration de l’intégrité territoriale.
« Si le nouveau gouvernement vient pour faire autre chose que la restauration du territoire alors ils seront chassés aussi. Ils n’ont pas beaucoup de temps. Ils ont six mois ou une année pour nous montrer leur travail », prévient Prosper Ouédraogo.
Poursuit-il, pour être un bon dirigeant ou un bon travailleur, l’on n’a pas forcément de gros diplômes. Par ailleurs, il invite le nouveau premier ministre à faire fi des diplômes et à nommer les bons travailleurs comme ministre.
L’expérience a montré que les économistes ne sont pas forcément de bons dirigeants. L’ex président était un économiste mais il a échoué. L’ancien premier ministre Paul Kaba Thiéba était un économiste. Mais il n’a pas pu relever le défi sécuritaire et d’autres défis, rappelle un citoyen qui a requis l’anonymat.
« J’aurai aimé que le premier ministre soit un sociologue. Parce qu’actuellement la situation du pays oblige qu’il y ait quelqu’un qui maîtrise un peu la sociologie de la société », souhaite le citoyen.
Il exhorte le premier ministre à former un gouvernement avec un ou deux sociologues, car dit-il, le plus grand défi que le premier ministre doit relever c’est la cohésion sociale.
Et d’ajouter que la lutte contre le terrorisme doit d’abord passer par la cohésion sociale. « Lorsque les Burkinabè seront unis, il n’y aura plus de terrorisme », a-t-il conclu.
« Mon plus grand souhait actuellement c’est la sécurisation du territoire. Je viens de la région du Nord, j’ai perdu mon grand frère dans une attaque», (Raïnatou Ouédraogo)
Roseline Da, une autre citoyenne pense que le premier ministre doit travailler à ce que les zones occupées par les terroristes soient libérées. Aussi, elle estime qu’il doit œuvrer pour le retour des déplacés internes.
Elle demande tout de même au futur ministre en charge de l’Enseignement Supérieur, de trouver une solution concernant le retard à l’Université. Roseline Da dit avoir eu le baccalauréat en 2019 et c’est dans le mois de février que les cours de la deuxième année ont débuté.
En reconnaissant que la situation sécuritaire est très préoccupante, elle a invité le nouveau chef de gouvernement à avoir un regard sur les étudiants. Car de son avis, certains ont du mal à avoir leur Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER) depuis l’année dernière.
Qu’il trouve une solution rapide sinon, plusieurs étudiants risquent de se retrouver dans la rue pour cause de loyer non payé, a sollicité Rosalie Da.
« Mon plus grand souhait actuellement, c’est la sécurisation du territoire. Je viens de la région du Nord, j’ai perdu mon grand frère dans une attaque. La population souffre et nous avons besoin de voir des résultats d’ici là.», souhaite pour sa part, Raïnatou Ouédraogo.
Elle dit avoir vu sur les réseaux sociaux, que le premier ministre a milité dans plusieurs organisations syndicales. Il a déjà l’esprit de lutte, c’est déjà bon. Les Burkinabè le regardent et espèrent que les résultats seront visibles d’ici à six mois, espère l’étudiante.