Ce lundi 4 décembre 2023 s’est ouvert à Ouagadougou le forum de réflexion de haut niveau sur le thème : « Burkina Faso, investissement et souveraineté ». Ce forum qui réunit une centaine de participants vise à promouvoir un dialogue constructif entre les acteurs nationaux et étrangers autour de la problématique de l’investissement.
Par Daouda Kiekieta
Les enjeux et les opportunités de l’investissement sont au cœur d’un forum de 48h dans la capitale burkinabè. Une centaine d’institutions étatiques et non étatiques, d’entreprises du secteur public et privé participent à cet événement qui vise à approfondir la réflexion sur les voies et moyens à explorer pour un investissement souverain au Burkina Faso.
Ce forum de haut niveau est organisé par le ministère du Développement Industriel du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises à travers l’Agence burkinabè d’investissement (ABI).
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre Apollinaire Kyélem, représenté par le ministre du Développement industriel, Serge Poda. Dans son discours, il a rappelé que son pays regorge d’un potentiel important dans de nombreux secteurs et connaît une croissance soutenue malgré le défi sécuritaire.
Pour ce faire, les défis en matière de développement restent importants et exigent des investissements significatifs, reconnaît le chef du gouvernement.
« Il s’agit de mener collectivement la réflexion autour de la problématique de l’investissement et de la souveraineté afin d’identifier les actions majeures qui permettront de faire de l’investissement un véritable instrument de développement et de souveraineté économique » déclare le ministre du Commerce Serge Poda.
En outre, il a indiqué que le Burkina Faso a opté pour un libéralisme propice à l’attraction des investisseurs étrangers au regard de leurs contributions à la croissance économique du pays. «Il est reconnu qu’aucun ne possède la totalité des ressources dont il a besoin pour son développement économique », précise-t-il.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence burkinabè des investissements, Mambila Bansé, indique que ce forum va se pencher sur la diversification de la politique d’investissement au-delà des investissements d’exportation des matières premières.
«Nous avons beaucoup de secteurs d’opportunités notamment l’agriculture, le secteur minier, le secteur touristique et l’hôtellerie. Nous voulons mener la réflexion sur ces priorités pour voir quels sont les investissements qui permettront à notre pays de renforcer sa souveraineté » dit-il.
Des investisseurs confrontés d’énormes difficultés
Au niveau du secteur privé, plusieurs contraintes entravent l’élan des investisseurs, rappelle le président de la chambre de commerce, Mahamadi Savadogo, représenté par Aïssata Kanazoé.
Il s’agit entre autres des coûts élevés des terrains d’investissement, de la lourdeur des procédures administratives pour l’acquisition et l’exploitation du terrain d’investissement, des coûts élevés des études pour l’implantation de son projet et les coûts élevés des facteurs de production, en particulier l’énergie.
« Selon le rapport sur l’investissement 2022 réalisé par l’Agence Burkinabè des investissements, sur 135 autorisations d’implantation sollicitées par les investisseurs, avec une prévision d’investissement de 1 012,2 milliards de FCFA, seules 31 sont effectivement allées jusqu’au bout de leurs projets », Aïssata Kanazoé de la chambre de commerce.
Face à ces contraintes, le secteur privé appelle les autorités à œuvrer davantage pour soutenir le secteur privé qui constitue un maillon important dans la chaîne de construction de cette souveraineté.
«La question de la souveraineté de nos jours ne peut se traiter sans aborder la contribution des investissements qui constitue une passerelle sûre et certaine pour y parvenir” foi de Aissata Kanazoé.
«Nous avons pleinement espoir que les réflexions qui seront menées pendant ces 48h nous permettront d’identifier les investissements stratégiques qui constitueront la boussole du secteur privé pour accroître sa contribution au développement de notre pays » a-t-elle ajouté.