L’Église catholique du Burkina Faso a célébré, ce dimanche 16 février 2025, au sanctuaire Notre-Dame de Yagma à Ouagadougou, la clôture du jubilé des 125 ans d’évangélisation du pays. La messe solennelle a rassemblé des milliers de fidèles et a été présidée par le Secrétaire d’État du Pape François, le Cardinal Pietro Parolin, en présence des autorités religieuses, coutumières et politiques, dont le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo.
Dès l’aube de ce dimanche 16 février 2025, une foule nombreuse a convergé vers le sanctuaire Notre-Dame de Yagma, haut lieu du pèlerinage catholique, pour une journée de prières, de chants et de recueillement.
Placée sous le thème « L’Église Famille de Dieu au Burkina Faso : 125 ans d’évangélisation, bilan des options pastorales et perspectives pour un nouveau départ », l’événement a rappelé le rôle de l’Église dans le pays et lancé un appel à la paix.
L’évangélisation du Burkina remonte à 1900 avec l’arrivée des premiers missionnaires, notamment les Pères blancs. Depuis, l’Église catholique a contribué au développement du pays, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’action sociale.
Le secrétaire d’État du Vatican,le Cardinal Pietro Parolin, a présidé la messe de clôture. En signe de paix et d’espérance, une colombe blanche a été lancée par l’envoyé du Pape François, marquant un moment symbolique fort de la cérémonie.
Dans son homélie, le Cardinal Parolin a rendu hommage à la vitalité de l’Église catholique au Burkina et à son engagement auprès du peuple. « Célébrer 125 ans d’évangélisation, c’est un acte de foi en la résurrection du Christ et en l’Église. Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain », a-t-il déclaré, citant le Psaume 126.
Il a exhorté les fidèles à prier pour un Burkina libéré de la violence et a invité chaque génération à vivre pleinement sa foi. « Grand-parent, parent, éducateur, Jésus t’appelle à faire de la famille une école de paix et de probité », a-t-il insisté.
S’adressant aux plus vulnérables, il a rappelé : « À toi, jeune veuve, Dieu est ton défenseur. Courage ! À toi, personne déplacée interne, rassure-toi : Dieu est ton compagnon fidèle de voyage. »
Présent à la cérémonie, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo a souligné la solidarité du gouvernement avec l’Église catholique. « Nous souhaitons que toutes les prières formulées à cette occasion portent leurs fruits pour le retour de la paix au Burkina Faso et au Sahel », a-t-il déclaré.
Il a salué la contribution de l’Église au développement du pays dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’humanitaire.
Il a également mis en avant la présence du Secrétaire d’État du Vatican comme un signe de reconnaissance de la résilience du peuple burkinabè.
Les pèlerins entre foi et espérance
Parmi les pèlerins venus des quatre coins du Burkina et au-delà, l’émotion était palpable. Pour certains, cette célébration marquait un moment de renouveau spirituel.
Gaël Yaméogo, une fidèle venue de Bobo-Dioulasso, confie : « Cette célébration me remplit de joie et de fierté. C’est un moment historique pour nous, un temps de réflexion sur notre foi et un appel à rester solidaires. Que Dieu bénisse notre pays et nous accorde la stabilité. »
Liliane Ouédraogo, de Ouagadougou, souligne l’importance de l’événement : « Ces missionnaires ont sacrifié leur vie pour nous apporter l’Évangile. Aujourd’hui, nous leur rendons hommage. »
Des fidèles de pays voisins ont également fait le déplacement. Antoinette Yao, venue de la Côte d’Ivoire, fondatrice de la Fondation Les Cœurs Unis d’Amour de Jésus et de Marie, a partagé sa joie : « Nous sommes là pour célébrer en union avec nos frères du Burkina le 125ᵉ anniversaire d’évangélisation. C’est une joie immense de partager avec eux la parole de Dieu, de rendre grâce pour 125 ans de présence divine dans ce pays, 125 ans de conversion et de foi. »
Elle a également adressé un message de paix : « Mon message à nos frères burkinabè, c’est de marcher avec le Seigneur dans l’amour, l’humilité et surtout dans la paix. La paix est indispensable à tout développement. Nous prions pour que la paix revienne pleinement dans ce pays. »
Enfin, elle a insisté sur la nécessité d’un engagement solidaire : « Nous devons aussi renforcer l’aide aux personnes vulnérables. Avec la guerre et l’insécurité, beaucoup de familles souffrent. Par la prière et par l’action, nous devons les soutenir. »
