Le mythe CEDEAO est brisé. Depuis que les peuples du Mali, de la Guinée Conakry et du Burkina ont décidé de s’autodéterminer, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest( CEDEAO) est devenue un « tigre » sur papier.
Par la Rédaction
Les récents développements de l’actualité dans les pays sus-énumérés permettent de l’affirmer sans ambages ! D’abord, il y a eu le cas Mali.
Le double coup d’État au Mali a provoqué un tollé dans le monde. Les chefs d’État et de gouvernement, membres de l’organisation ouest africaine, ont élevé la voix et condamné le renversement de l’ordre constitutionnel.
Joignant l’acte à la parole, ils ont placé le Mali sous embargo pour sanctionner la junte au pouvoir et faire plier les nouvelles autorités militaires.
Les frontières ont été fermées avec le Mali au sein de l’espace sous régional et les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité ont été suspendus.
Les avoirs des nouvelles autorités militaires ont été gelés et le transfert de l’État malien via le système de paiement de la Banque Économique des États de l’Afrique de l’Ouest bloqué.
Dans la foulée des sanctions, les 16 pays membres de la CEDEAO ont rappelé leurs ambassadeurs.
Du coup, le Mali était au bord du supplice. Mais, c’est compter sans son peuple et surtout sa jeunesse résiliente décidée à soutenir ses dirigeants.
Si la répression de l’organisation ouest africaine a quelque peu contraint la junte au pouvoir à revoir son calendrier politique, elle a aussi et surtout affecté l’image de la CEDEAO.
Surtout que le Mali n’a pas courbé l’échine. Les militaires sont encore au pouvoir ! Et la transition militaire est en marche ! Une partie des sanctions a fini par être levée.
Puis, il y a eu le cas de la Guinée Conakry. Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, par les armes, devient l’homme fort du pays en remettant en cause l’ordre constitutionnel.
La CEDEAO monte à nouveau sur ses grands chevaux. Elle donne ses traditionnelles leçons de morale au président guinéen et à ses hommes en les réprimandant.
Mais rien n’a changé. Fondamentalement. Les nouvelles autorités ont le soutien de leur peuple, un peu comme pour dire « Basta, CEDEAO ». Enfin, il y a eu le cas du Burkina Faso. En 8 mois, le pays a connu deux coups d’État.
L’organisation sous régionale claironne : « Ordre constitutionnel, démocratie et élection ».
Pendant ce temps, parmi ces chefs d’État « moralisateurs », il y en a qui ont allègrement tripatouillé la Constitution de leur pays pour s’offrir avec succès un troisième mandat.
Lentement et sûrement, l’organisation sous régionale, la CEDEAO, se décrédibilise. Elle a perdu de sa valeur aux yeux de la quasi-totalité des peuples d’Afrique de l’Ouest.
L’opinion qui s’exprime bruyamment dans les rues africaines et de façon bouillante sur les réseaux sociaux dit que la CEDEAO est désormais un « machin » des chefs d’État et non des peuples. Tout porte à le croire. En tout cas.
La dynamique semble irréversible et les peuples d’Afrique, en ce qui concerne le Mali, la Guinée Conakry et le Burkina Faso, soutiennent leurs dirigeants et sont plus préoccupés par la situation sécuritaire que les élections.
Le mot d’ordre est « Sécurité d’abord ! Élections après ! », une consigne d’action commune en marge de laquelle se mettent les chefs d’État et de gouvernement.
Que reste-t-il de la Cedeao aujourd’hui ? Le mythe semble être brisé.. il le sera beaucoup plus si la date butoir que la CEDEAO a fixée à chacun des trois pays (Mali, Burkina, Guinée Conakry) pour le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas respecté.
C’est là le grand challenge ! Et c’est sur ce terrain que le nouveau président en exercice de la CEDEAO, le Nigérian Bola Tinuba est attendu.
Lui, qui déjà, à peine désigné, menace les coups d’État. « Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et le dévore » rappelle son compatriote, l’écrivain Wolé Soyinka. En a-t-il les moyens ?