A l’opposé de la rhétorique belliciste et de la surenchère « catastrophiste », il existe des alternatives pacifiques à toute intervention armée dans la résolution d’un problème, y compris lorsqu’il s’agit d’un coup d’état : le dialogue et la diplomatie.
Ceux qui appellent à une intervention extérieure armée, pour assaillir le Niger et « réparer » un ordre constitutionnel perturbé, ont l’impérieux devoir de bloquer cet augure de malheurs dont le seul « mérite » ne serait que de mettre à rude épreuve le peuple nigérien, déjà meurtri par la crise du terrorisme et la pauvreté.
Devant la situation en cours au Niger, la faconde guerrière est irresponsable ! Rien, absolument rien ne la justifie, aucun motif, aucun but ne saurait légitimer une intervention militaire, de quelque institution ou pays que ce soit, y compris de la CEDEAO, dans ce pays sahélien, qui peine à prendre la rampe de son développement.
Il faut plutôt privilégier une pression sur les acteurs pour trouver une issue pacifique à même de concourir à la construction d’un Etat de droit durable baigné dans la paix et le développement socioéconomique.
Aider le Niger, en ces moments, c’est agir en faveur de la négociation, de la diplomatie et de l’établissement d’un dialogue inter-nigérien fécond et nécessaire à la préservation de la cohésion nationale.
Bâtir une démocratie, c’est travailler à la préservation d’abord de la paix sociale, puis (que) l’État et la société civile donnent satisfaction aux besoins légitimes des populations.
Construire des institutions (démocratiques) solides, c’est asseoir les bases d’une bonne gouvernance appariée de justice sociale, de redistribution de richesses et de créations d’emploi ; en somme c’est bâtir un développement économique et social.
Comme l’écrit le journaliste Emile de la Mothe « la paix ne naitra que de la paix : non point de la paix conclue après une bataille, mais de la paix débattue sans bataille et érigée en victoire définitive de l’idée sur le sabre » !
Djibril Saidou