Pendant la saison d’hivernage, de juillet à octobre, à Ouagadougou, au bord des voies se développent des activités commerciales liées à l’agriculture. En effet, certaines personnes vendent des légumineuses comme l’arachide et des tubercules telles que la patate, l’igname et certains fruits.
Par Rama Diallo
A Ouagadougou, de juillet à octobre de chaque année, plusieurs commerces voient le jour aux abords des voies de circulation. Il s’agit, entre autres, de la vente de l’igname, de la patate, du maïs grillé, de l’arachide et autres.
Dans le quartier de Ouaga 2000, un quartier huppé de la capitale burkinabè, non loin de la direction générale des Douanes, Mme Martine Séogo, une vendeuse de maïs grillé et d’arachides, tient un petit commerce.
Sous un parasol, la jeune mère de trois enfants, vend du maïs grillé. Quelques-uns sont prêts pour la consommation. Les prix du maïs varient de 75 F CFA à 150 F CFA. Sur une table, des arachides en vente également Elle sert l’arachide à partir de 50 F CFA. Mme Martine Seogo dit être installée à cet endroit depuis au moins 3 ans maintenant. A côté d’elle, deux fillettes sont couchées sur un pagne étendu à même le sol, jouant avec des enveloppes d’épis de maïs.
Les produits de commerce de cette mère de famille varient selon les saisons, explique-t-elle. Pendant la saison hivernale, de juillet à octobre, elle dit vendre du maïs et de l’arachide frais. A partir du mois de novembre, c’est au tour de la banane braisée, puis de la carotte.
La vendeuse de maïs explique que son commerce n’est pas facile : « Avant le maïs coûtait moins cher. Actuellement, j’achète 3 maïs à 200 F CFA. Et ce n’est pas facile ; souvent, quand j’enlève l’enveloppe, je constate que le maïs n’est pas bon. Avec l’arachide c’est également la même chose et souvent je peux vendre à perte.»
Notre interlocutrice ajoute que, malgré les déceptions, souvent dues à la qualité de sa marchandise, cette activité lui permet, d’aider son mari dans les dépenses familiales. Elle dit parvenir à économiser environ 30 000 F CFA par mois de travail.
Sur la route de Nagrin, un quartier populaire de Ouagadougou, des melons, des tarots, des ignames sont exposés en bordure de la voie. Le soleil est au zénith lorsque j’arrive ce 18 août 2022 sur ce lieu de commerce. La propriétaire des lieux est au téléphone.
Elle est en train de commander de l’igname. Elle dit s’appeler Mme Ami Zemba, vendeuse de tubercules, de légumes et de fruits. Elle fait partie de ceux qui mènent les activités saisonnières. Spécialiste de la vente de pastèques Mme Zemba dit vendre actuellement des fruits comme les tangelos, des tubercules comme les pommes de terre, les tarots, les ignames et aussi de la tomate.
Sur son lieu de commerce, la jeune dame est en train de construire un petit conteneur pour y entreposer sa marchandise. Parce qu’elle dit avoir été victime de vol au cours du mois de juin de cette année.
La jeune vendeuse de tubercules et de fruits affirme exercer ce travail depuis des années maintenant. A chaque période, elle adapte son commerce : « Mon commerce, c’est la vente de pastèques. Mais, actuellement, on n’en trouve pas sur le marché. Donc, je vends en plus de l’igname, de la patate douce et des tangelos parce c’est ce qu’on trouve facilement sur le marché ; et les gens aiment ça aussi.».
Les difficultés, Mme Ami Zemba dit en avoir rencontrées dans son activité. Selon elle, il y a des moments où elle est obligée de jeter certains produits car ils se gâtent très vite :« Tu vois ces tangelos que j’ai triés, si ça ne finit pas aujourd’hui, je ne pourrai plus les vendre demain. Il me faudra les jeter. Avec la patate douce, c’est pareil. Il y a des moments où je jette la moitié de ce que j’ai acheté. Parce que quand je trie, je constate que beaucoup sont pourris».
Non loin de Mme Zemba, se trouve le commerce de M. Laurent Ilboudo. Il vend de l’avocat, du melon et de la papaye. Lui, également, vend des produits issus de cultures saisonnières. Il y a des périodes où il dit vendre des mangues, des oranges et autres fruits. Il déclare être dans le milieu depuis plus de 10 ans maintenant. Cette année , il affirme parvenir difficilement à écouler ses produits. Car les prix sont élevés.
« Vous voyez, m’explique M. Ilboudo, j’ai ces fruits depuis trois jours maintenant. D’ici demain, je ne pourrai plus les vendre. Les clients disent que c’est cher. Or, ce n’est pas de ma faute. Ceux qui me livrent la marchandise ont augmenté tout, contrairement à l’année dernière».
Une cliente s’approche pour s’acheter des papayes. Elle dit s’appeler Mme Raïssa Compaoré. Elle confirme que la marchandise de M. Ilboudo est chère cette année. « Moi, j’aime acheter les fruits de M. Ilboudo. Il a de bons fruits. Mais cette année, ces fruits coûtent cher ; je lui ai déjà parlé de ça. La papaye de 200 F CFA est passée à 300 F CFA. J’aime beaucoup le melon mais à cause du prix cette année, j’en achète moins ».