Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a livré, le 13 juin 2023, les résultats de son rapport sur les tendances mondiales du déplacement forcé en 2022 et il ressort, en substance, qu’au mois de mai 2023, 110 millions de personnes ont fui leurs zones à cause des conflits.
Par Nicolas Bazié
A la fin de l’année 2022, 110 millions de personnes ont fui leurs localités en raison des conflits selon le rapport du HCR. Ainsi, le nombre de personnes «déracinées» par la guerre, la persécution, la violence et les violations des droits humains s’élevait à 108,4 millions, soit une augmentation de 19,1 millions par rapport à l’année précédente, selon le rapport 2022 sur les tendances mondiales du déplacement forcé.
Pire, cela ne « montre aucun signe de ralentissement en 2023, puisque la reprise du conflit au Soudan a entraîné de nouveaux départs, portant le total à environ 110 millions de personnes au mois de mai de cette année.»
Le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés souligne qu’il s’agit là, de l’augmentation la plus importante jamais enregistrée d’une année à l’autre.
L’Agence trouve qu’il y a la « nécessité d’une mobilisation collective immédiate pour tenter de limiter les causes et de réduire l’impact du déplacement».
Le rapport indique que les guerres en Ukraine, les conflits ailleurs dans le monde ainsi que le dérèglement climatique ont entraîné ce déracinement de millions d’âmes dans le monde.
Selon Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés soutient que : « Ces chiffres illustrent le fait que certaines personnes sont bien trop enclines à faire la guerre, et bien moins empressées à trouver des solutions. Il en résulte des destructions, des déplacements forcés et de la détresse pour chacune des millions de personnes contraintes de fuir leur foyer ».
Sur ce chiffre total, précise le rapport du HCR, 35,3 millions sont des réfugiés, c’est-à-dire des personnes qui ont franchi une frontière internationale pour se mettre en sécurité, tandis que 62,5 millions de personnes, soit 58% du total, sont des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison des conflits et de la violence.
Il faut « un soutien international beaucoup plus important et un partage plus équitable des responsabilités, en particulier avec les pays qui accueillent la majorité des personnes déracinées dans le monde. »
Alors que le nombre total de personnes déracinées continue d’augmenter, le rapport sur les Tendances mondiales fait aussi apparaître le fait que les personnes contraintes de fuir ne sont pas condamnées à l’exil, mais qu’elles peuvent parfois rentrer chez elles, de leur plein gré et en toute sécurité.
En 2022, par exemple, plus de 339 000 réfugiés sont retournés chez eux dans 38 pays, lit-on dans le rapport. Bien que ce chiffre soit inférieur à celui de l’année précédente, « il y a eu d’importants retours librement consentis au Soudan du Sud, en Syrie, au Cameroun et en Côte d’Ivoire.»
« Parallèlement, 5,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays sont rentrées chez elles en 2022, notamment en Éthiopie, au Myanmar, en Syrie, au Mozambique et en République démocratique du Congo.»
