C’est à la faveur d’un congrès extraordinaire tenu le 26 juillet 2020 au palais des sports de Ouaga 2000, qu’Eddie Komboïgo, président du parti de l’ex-président Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a été officiellement investi candidat à la présidentielle de novembre 2020 au Burkina Faso.
Par André-Martin Bado et Tatiana Kaboré, stagiaires
Mois de juillet, succession des congrès d’investiture des candidats à la présidentielle de 2020 au Burkina Faso. Chaque parti tente des innovations pour agrémenter la cérémonie. Le CDP a ouvert son congrès par un hommage aux martyrs de l’insurrection populaire de 2014 et du coup d’Etat manqué de 2015 à travers un dépôt de gerbe de fleurs. Eddie Komboïgo a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument des martyrs.
« Vous savez que le CDP va me désigner tout de suite comme candidat pour la présidentielle de novembre 2020. Il était de mon devoir de poser un premier acte significatif, de penser à nos devanciers, à tous ceux qui ont versé leur sang et qui sont morts pour cette patrie qui a tant besoin de paix. J’ai déposé cette gerbe pour tous ceux qui se sont battus pour le Burkina Faso et qui ne sont plus » a-t-il déclaré après l’acte d’hommage.
Au palais des sports de Ouaga 2000, il est accueilli par des milliers de militants et sympathisants bouillants, qui scandent les valeurs du parti et les qualités d’Eddie Komboïgo, qui recevra des mains du vice-président, Achille Tapsoba, l’acte d’investiture et le drapeau du parti.
Dans son discours, il a levé tout équivoque sur la candidature :« Le président d’honneur, le camarade Blaise Compaoré, conformément aux statuts du parti, a validé le choix de ma candidature. J’accepte avec beaucoup d’humilité et d’honneur de porter cette charge exaltante pour relever le défi de la conquête du pouvoir » par les urnes.
Pour terminer, il lance un appel à la mobilisation autour de sa candidature :« A toutes celles et à tous ceux qui croient à la justice, à la liberté, à la réconciliation à se rassembler autour de ma candidature pour rendre possible la rupture que nous attendons tous !»
Intervenant au nom des partis politiques invités Zépherin Diabré, candidat de l’UPC à la présidentielle et Chef de file de l’opposition politique burkinabè, a annoncé le parachèvement d’un accord entre les partis de l’opposition : ‘’Nous devons être soudés et rassemblés. C’est pour cela que nous avons travaillé sur un accord politique. Au premier tour, chacun d’entre nous va les mordre là où il peut et au second tour, nous allons tous nous rassembler derrière ceux qui seront devant, pour remporter la mise et renverser le MPP », a-t-il déclaré sous les ovations des militants du CDP.
Il a reconnu le soutien d’Eddie Komboigo au CFOP : « Il m’a pris comme un aîné, il me traite comme un aîné. J’ai senti son soutien indéfectible au Chef de file de l’opposition, et je tiens à le remercier publiquement ici. »
De conclure sur la note de bon climat entre les deux paris : « Je me réjouis des rapports qui existent entre les deux partis politiques et je voudrais aussi me réjouir de la participation du CDP dans le cadre de concertation du CFOP .»
C’est un congrès organisé sous haute incertitude. L’on se souvient qu’une requête de suspension de ce congrès d’investiture avait été déposée par Mahamadi Kouanda,membre fondateur du CDP dont la candidature avait été rejetée par le comité de validation pour ‘’dossier incomplet’’.
Dénonçant ce fait, M. Kouanda s’était autoproclamé candidat du parti à la même échéance électorale. Le 25 juillet 2020, la veille du congrès, la justice a donné raison à M. Komboïgo, ce qui lui a conféré toute la légalité, donc la quiétude dans l’organisation de son congrès d’investiture.