Le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) a tenu son son 13e congrès ordinaire samedi 27 juin à Ouagadougou. Le thème de ce congrès était: » « Syndicalisme, indépendance de la justice et État de droit ». Un congrès qui a connu la présence de Me Alidou Ouédraogo ,premier secrétaire du SAMAB crée en 1983,il y était également avec le secrétaire général de la CGT-B Bassolma Bazié.
Par Siébou Kansié,
Les travaux du 13e congrès ordinaire du Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) se sont tenus dans une période décisive de l’histoire du peuple Burkinabè en général et du monde syndical en particulier, ont rappelé les acteurs de la justice à l’ouverture du congrès.
Pour le Secrétaire général sortant, Emmanuel Ouédraogo, ce congrès intervient dans un contexte où le dialogue social est des plus médiocres de l’histoire du Burkina Faso.Il cite pour exemple : »l’extension de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux primes et indemnités des argents de l’Etat, suspension et retenues abusives et sauvages des salaires, révocation d’agents publics de l’Etat, dans un contexte de luttes syndicales, entre autres. Une situation qui laisse entrevoir des menaces à peine voilées du retour du bâton, rappelant la première république du président Maurice Yaméogo. »a t-il déclaré.
Selon Emmanuel Ouédraogo, toutes les actions venant du gouvernement montrent clairement que la volonté d’oppression est manifeste. Il a réitéré à cet effet, l’engagement du SAMAB à lutter aux côtés des masses laborieuses du Burkina Faso afin d’atteindre la victoire escomptée.
Intervenant sur le bilan de son mandat, le Secrétaire général sortant Emmanuel Ouédraogo,dit avoir mené beaucoup d’activités en vue du renforcement de l’indépendance de la magistrature et de l’amélioration du fonctionnement de la justice. Il dit également avoir pris position sur beaucoup de questions en lien avec le fonctionnement de la justice, notamment la crise à la garde de la sécurité pénitentiaire(GSP) où l’intersyndical a été au premier plan à agir et à dénoncer les abus qui émanaient de l’autorité.
Outre Emmanuel Ouédraogo, Bassolma Bazié,le secrétaire général de la CGT-B, invité au congrès a déclaré que la cohésion sociale des syndicats ; les libertés syndicales et d’expression ; les acquis historiques arrachés de hautes luttes sont attaqués dans toute leur profondeur par des acteurs du pouvoir politique et sociaux, dans un environnement d’insécurité et de crise sanitaire liée à la covid-19.
A cela s’ajoutent les manipulations politiciennes ébranlant les fondements de l’État de droit. Ce qui justifie selon M. Bazié, le choix du Thème : « Syndicalisme, indépendance de la justice et État de droit ». Il s’interroger pour conclure, sur le rôle de toute organisation syndicale qui n’a pas oublier sa raison d’être dans un tel contexte.
Par rapport au juge Narcisse Sawadogo,militant du SAMAB, déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), le secrétaire général du SAMAB déclare que le juge est un citoyen et en tant citoyen, lorsqu’il se retrouve impliqué dans une procédure, la loi devra s’appliquer dans toute sa rigueur. Il prône le respect des procédures telle qu’elles ont été engagées et nourrit l’espoir que le droit à la défense et le principe contradictoire seront respectés.