L’ex-premier ministre de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro est condamné à perpétuité par le Tribunal criminel d’Abidjan. Il est accusé d’« atteinte à la sureté nationale », le mercredi 16 juin 2021. A côté de lui, 19 autres partisans sont accusés des mêmes charges.
Par Frank Pougbila
L’homme qui écopait déjà de 20 ans de prison, en avril 2020, pour recel de détournement de deniers publics, « pour avoir tenté de s’approprier une résidence achetée par l’Etat pour le loger lorsqu’il était Premier ministre », vient d’avoir une deuxième peine.
Débuté le 19 mai 2021, le procès par contumace de l’ex-premier ministre de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, en exil en Europe depuis 2019, a connu son terme, le mercredi 16 juin 2021. Le Parquet du Tribunal criminel d’Abidjan a requis une prison à perpétuité pour Soro. Il est accusé « d’atteinte à la sureté nationale ». Dans le fond, il est accusé d’avoir fomenté « une insurrection militaire et civile » en 2019.
Le parquet a demandé que cinq de ses partisans soient condamnés également. Le procureur Richard Adou a prononcé 20 ans de prison contre Souleymane Kamagaté alias Soul to Soul. Ce dernier était le protocole de Guillaume Soro. L’avocate de l’ex-premier ministre ivoirien, Affoussy Bamba et le chargé de communication de Soro, Moussa Touré sont également condamnés à 20 ans de prison.
Le procureur a prononcé, pour le frère cadet de l’ex-premier ministre, Simon Soro, l’ancien ministre en charge de la Jeunesse, Alain Logognon et sept militaires, une condamnation de 17 mois fermes pour « troubles à l’ordre public ».
Ils sont 20 au total, Guillaume Soro et 19 de ses partisans, qui sont accusés de « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat », de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations » et de « complot ».
Des charges que la défense des accusés nie. Le collectif d’avocats de défense dénonce un « simulacre de procès » et « un règlement de compte politique visant à écarter Guillaume Soro et les cadres de son mouvement des affaires publiques du pays ».
Ce procès intervient à un moment où la Côte d’Ivoire semble vouloir rassembler ses fils et filles pour son développement. Pour preuve, un dialogue de réconciliation est prôné avec la nomination d’un ministère en charge de la Réconciliation nationale. De même, l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, est autorisé à rentrer au bercail après un « marathon » judiciaire devant la Cour pénale internationale à la Haye.