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Coup d’état 2015: « Eviter un procès de haine teinté de vengeance »(Me Dieudonnée Willy,avocat de la défense)

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Les plaidoiries du procès du putsch manqué se poursuivent. Après celles des avocats de la partie civile, ce sont les avocats de la défense qui plaident ce jeudi 27 juin 2019. Me Dieudonné Willy, qui assure la défense du commandant Abdoul Aziz Korogo et du lieutenant Boureima Zagré, soutient que ses clients sont arrivés après l’arrestation des autorités de la transition, donc après la consommation du putsch. Ils ne peuvent donc pas être condamnés pour les infractions de meurtre, coups et blessures volontaires et complicité d’attentat à la sûreté de l’État. Ces accusés avaient plaidé non-coupable.

Le parquet militaire a requis 15 mois de prison avec sursis contre le commandant Abdoul Aziz Korogo et le lieutenant Boureima Zagré. Ils sont arrivés après les infractions, ils ne peuvent pas être condamnés, défend Me Dieudonné willy.

Le commandant Abdoul Aziz Korogo a pris fonction dans un contexte difficile de son retour de l’École de guerre de Yaoundé au Cameroun. Il est nommé chef de corps par intérim du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). A ce moment, tout n’allait pas bien au RSP, souligne l’avocat de Korogo dans sa plaidoirie. Maître Willy a mis l’accent sur les bonnes actions que le commandant korogo a posé conformément aux commandements de l’autorité militaire légale de l’époque mais aussi, les témoignages des accusés y compris la hiérarchie militaire, qui ont reconnu que c’est grâce à cet officier que le bain de sang entre les frères d’armes a été évité.

M. Korogo a joué l’interface entre l’armée régulière et les putschistes. Pour s’en convaincre, l’avocat cite le général Gilbert Diendéré qui a présenté ses excuses à Korogo pour ne l’avoir pas informé de l’arrestation des autorités de la transition, lui qui était le chef de corps par intérim. Quand Korogo a su que c’était un coup d’État, il a voulu se soustraire et c’est à la demande de la hiérarchie militaire qu’il est resté, poursuit l’homme de droit. Le lieutenant Zagré était également contre le putsch selon Me Dieudonné Willy.

Éviter un procès teinté de haine et de vengeance

Le procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 est un procès historique et nous avons l’obligation de le réussir. Le tribunal qui a siégé au procès de Jean Baptiste Lingani, de Henri Zongo, en 1989 n’a pas été indépendant. Et Me Dieudonné Willy dans sa plaidoirie, souhaite que le tribunal du procès du putsch manqué se donne cette indépendance en se mettant au-dessus de l’opinion publique qui, selon lui, n’a pas de bagages nécessaires pour comprendre tout ce qui se passe dans ce procès.

Le jugement ne doit pas être rendu en tenant compte de la satisfaction de l’opinion, dit-il. Il demande au tribunal de demeurer dans l’ indépendance en faisant attention au politique présent à ce procès à visage découvert et qui influence la justice dans le but de se venger. C’est au prix de cette rigueur que la décision qui sera rendue, résistera à la censure de l’histoire. Il suggère au tribunal de bien étudier les dépositions de la partie civile concernant le commandant Abdoul Aziz Korogo et le lieutenant Boureima Zagré. Il termine en appelant le tribunal à observer la plus grande rigueur afin d’éviter un procès teinté de haine et de vengeance.

Siébou Kansié
www.libreinfo.net

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