Condamné à la réclusion à perpétuité et écroué à la maison d’arrêt du Cap Manuel à Dakar au Sénégal, Hissène Habré bénéficie depuis lundi 6 avril, d’une liberté provisoire pour deux mois. L’ancien président tchadien, aujourd’hui âgé de 77 ans, a aussitôt été conduit à sa résidence où il reste sous surveillance judiciaire.
Par André Bado (stagiaire)
Des raisons de cette libération, il ressort de l’ordonnance du juge de l’application des peines, Babacar Ndiaye Fall, que « La prison (…) présente de réels risques de contamination par le virus et d’un âge avancé, [Hissène Habré] est particulièrement vulnérable ». Le risque de contamination au Covid-19 justifie donc cette liberté provisoire qui, semble-t-il, intervient à la suite de demandes insistantes des avocats de l’illustre prisonnier.
Du reste, l’établissement pénitentiaire où il purge sa peine, a été, le 23 mars dernier, vidé de tous ceux qui y étaient jusqu’alors écroués, avant d’être servi en nouveaux détenus. De l’avis de l’administration pénitentiaire, ces derniers constituent de potentielles sources de contamination de M. Habré au Covid-19.
En rappel, Hissène Habré est arrivé à Dakar en 1990 après avoir été délogé du pouvoir par l’actuel président Idriss Déby Itno. Accusé de crimes graves commis sous son règne (1982-1990), il a été jugé par les chambres africaines extraordinaires (CAE) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Condamné en mai 2016 à la prison à perpétuité, il est désormais en liberté provisoire qui lui permet durant 60 jours, de vivre avec les siens dans la capitale sénégalaise.