Le Centre d’information et de formation en matière de droits humain en Afrique (CIFDHA), en collaboration avec son partenaire financier, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), tient du 28 au 29 novembre 2024 à Kaya dans la région du Centre- Nord, un atelier de sensibilisation des associations féminines et de défense des droits humains sur le Fonds d’assistance judiciaire.
Par Nicolas Bazié
Femmes, hommes, jeunes filles et garçons prennent part à cette formation de deux jours sur l’accès à la justice. Celle-ci est organisée par le Centre d’information et de formation en matière de droits humain en Afrique (CIFDHA) et entre dans le cadre du Programme COSED (Cohésion sociale sécurité et État de droit).
A travers cette séance de formation, le CIFDHA entend vulgariser les mécanismes d’aide légale existant au Burkina afin de favoriser une meilleure compréhension des conditions d’accès au Fonds d’assistance judiciaire.
Plusieurs thématiques sont au menu de cette formation de deux jours dans la ville de Kaya. Elles sont liées aux droits humains, à l’organisation judiciaire, aux violences basées sur le genre et aux mécanismes d’aide légale.
Pour le CIFDHA, le rôle des participants est crucial pour faire avancer leur droit fondamental qu’est l’accès à la justice et pour bâtir un système judiciaire inclusif et accessible à tous. La finalité d’une telle formation est de travailler pour un Burkina plus juste et équitable.
Les normes sociales à respecter
Une belle initiative selon Faozia Sawadogo qui permettra, d’après elle, aux femmes responsables d’associations féminines de la région de faire la restitution auprès de leur public cible notamment sur la question des droits humains et des violences basées sur le genre.
Chargée de projets au sein de l’Association femme pour l’éducation, la santé et la solidarité pour le développement, Faozia Sawadogo estime également qu’une telle formation est bénéfique pour les associations féminines.
Elle est soutenue par Mohamed Sawadogo, animateur à l’Action citoyenne et communautaire pour le développement du Centre-Nord (ACCORD) qui trouve que l’initiative du CIFDHA est à saluer, en ce sens que dans le contexte actuel du pays, il est important de faire connaître les notions de droits humains.
Il reconnaît que cela contribue à renforcer les capacités des différentes associations dans la mise en œuvre de leurs projets. À l’en croire, la première communication « est de qualité et les notions sont bien assimilées».
Cela, grâce à Boureima Sawadogo, inspecteur de l’enseignement de premier degré et consultant indépendant. Formateur du jour, M. Sawadogo s’est beaucoup attardé sur l’historique des droits humains, la difficulté de mise en œuvre, la question du genre, du sexe et la législation en la matière.
Il s’est d’abord posé la question de savoir comment tenir compte des normes sociales à respecter, pour lutter contre les violences basées sur le genre dans les communautés. Pédagogue, le formateur Sawadogo dit noter de la satisfaction au niveau des participants à travers la rétro-action.
Pour mieux se faire comprendre, Boureima Sawadogo fait une communication alternée entre le français et la langue locale mooré, permettant ainsi à ceux qui n’ont pas de niveau en français d’avoir le même niveau de compréhension que les autres. C’est normal que la question des droits humains se pose, fait-il comprendre. Et le CIFDHA a vu juste dans ce sens.
Le PNUD est le partenaire financier de l’atelier de formation. Son représentant, Étienne Kaboré, fait noter que l’organe des Nations Unies a observé qu’il y a un « besoin très élevé sur les questions de droits humains et genre dans la région du Centre-Nord».
C’est ainsi que le PNUD a bien voulu accompagner le CIFDHA pour mettre en oeuvre certaines de ses activités, « vu qu’en réalité, nous regardons dans la même direction en ce qui concerne les questions de renforcement de l’accès à la justice».
Justice et pesanteurs sociaux
«L’actualité de notre pays nous amène à faire de la sensibilisation sur les droits humains », a, d’emblée, indiqué le président du CIFDHA, Me Olivier Somé, qui explique qu’il s’agit de faire savoir à chacun qu’en tant qu’être humain, il a des droits qui doivent être protégés.
Et, poursuit-il, il faudra sensibiliser toutes les couches sociales et parler de l’atteinte ou de la violation des droits fondamentaux. « Nous poursuivons une justice axée sur la personne », dit-il, relevant qu’en matière de besoin de justice, il n’y pas que les hommes, les enfants. Il y a également les femmes, rappelle Me Somé.
Les femmes sont généralement plus concernées mais il y a des facteurs qui les empêchent d’aller vers la justice, notamment les pesanteurs sociales et l’ignorance de leurs droits, soutient le président du CIFDHA. « C’est pourquoi nous avons voulu associer les associations féminines à la formation, pour que celles qui sont au devant desdites associations puissent relayer l’information afin que les femmes sachent que leurs droits sont toujours pris en compte », conclut Me Olivier Somé.