Le Tchad a pris la décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la France et révisé le 5 septembre 2019, visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux pays.
Par Nicolas Bazié
Fini la coopération de défense entre le Tchad et la France ! Même si c’était prévisible, c’est un nouveau coup de massue pour le Coq gaulois (France) dont l’armée a été poussée dehors par le Burkina, le Mali et le Niger.
Dans un communiqué que la diplomatie tchadienne a publié, tard dans la nuit du 28 novembre 2024, les autorités font état d’une «décision prise après une analyse approfondie», marquant ainsi un tournant historique dans la coopération entre le Tchad et la France. « En effet, après 66 ans de la proclamation de la république du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales», lit-on dans le communiqué.
« Le Tchad, conformément aux dispositions de l’accord, s’engage à respecter les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis, et à collaborer avec les autorités françaises afin d’assurer une transition harmonieuse», poursuit le gouvernement tchadien qui souligne que « cette décision ne remet en aucun cas en question les relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations».
Un peu plus tôt, lors d’une rencontre entre le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot et le président tchadien Idriss Déby Itno, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, déclarait ceci : «La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté».
La rupture de l’accord militaire entre la France et le Tchad, dernier pays sahélien à abriter des forces françaises, intervient alors que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a également indiqué, le jeudi dernier, dans un entretien à l’Agence France Presse (AFP) que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, invoquant, lui aussi, l’argument de la souveraineté.