Ce 25 janvier 2023, le président ivoirien Alassane Ouattara est attendu à Paris en France par son homologue Emmanuel Macron. Les deux personnalités vont faire le tour de leurs relations bilatérales et aborderont la situation sécuritaire au Sahel et la conjoncture économique internationale marquée par la crise russo-ukrainienne. Le Burkina Faso est au menu de ce déjeuner qui aura lieu au Palais de l’Elysée.
Par Nicolas Bazié
Le Mali avait été « le plat de résistance» en mi-mai 2022 entre le président Emmanuel Macron et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara.
Cette fois-ci, c’est le Burkina Faso qui sera au menu de leur déjeuner qui est prévu ce jour à Paris. C’est donc dire que c’est devenu une coutume entre ces deux présidents de parler autour d’un déjeuner les problèmes de la sous région.
Incontestablement, l’affaire « opération Sabre » qui est à la Une actuellement au Burkina va s’inviter dans les «assiettes» des deux chefs d’Etat. Le départ de l’armée française du territoire burkinabè, faut-il le dire, semble inquiéter le président Macron et son homologue Ouattara est préoccupé.
Au cours de ce déjeuner, il devrait donc plaider pour le maintien d’un dispositif militaire français dans la région (Afrique) indique le journal le Monde. Il n’est pas exclu que la force Sabre fasse son repli tactique en Côte d’Ivoire, au Nord pour certaines langues. Le Sud du Niger est aussi envisagé pour accueillir les 400 soldats de Sabre.
« Nous voulons protéger notre relative prospérité et ce départ nous expose. Nous ne sommes pas dans les débats idéologiques du moment, nous estimons que les forces françaises sont utiles et qu’il est suicidaire pour les Etats de demander leur départ alors que nos pays n’ont pas mis en place de force régionale » a expliqué l’un des proches conseillers du président Ivoirien au journal français.
Si la fin de l’opération Sabre a été actée au Burkina puisque les autorités de la transition ont donné un mois pour quitter le territoire national , plusieurs scénarios de redéploiement sont à l’étude, ainsi qu’une clarification très attendue sur le statut des militaires déployés dans la région.
Le Burkina Faso est le deuxième pays de la région qui, après le Mali, quitte avec fracas, la « zone d’influence militaire française ». Pour la femme politique française Marine Le Pen, c’est un « échec total ».
« Cela traduit à minima un double échec de la politique africaine de la France ou Emmanuel Macron» estime Ousmane Ndiaye, rédacteur en chef à la télévision TV5Monde,
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré se rapproche lentement mais sûrement de la Russie.
De quoi inquiéter la France et les pays voisins. Alassane Ouattara et le président Macron vont discuter de la situation de la transition en cours. Qu’est ce qui pourrait sortir concrètement de cette rencontre? C’est une rencontre à deux qui vaut un «sommet de la CEDEAO».
La question de l’arrivée probable de Wagner intéressera aussi les deux chefs d’Etat certainement. Le président ghanéen qui avait levé le lièvre de la présence de Wagner au Burkina avait été suivi plus ou moins par le Niger avec qui les autorités actuelles de la Transition entretiennent peu de relations diplomatiques.
Le voyage du premier ministre Apollinaire Kyélem en décembre 2022 à Moscou via Bamako montre clairement le nouvel axe diplomatique Ouagadougou -Bamako-Moscou.
En tout cas, le chef de l’Etat burkinabè choisit ses partenaires et rien ne semble pouvoir l’arrêter dans cette dynamique.
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