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Dépenses publique: ‘’les autorités doivent… privilégier les dépenses qui ont un impact sur les bénéficiaires finaux (Marcel Yago,économiste) 

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Le Centre d’études et de recherche appliquée en finance publique (CERA-FP) a organisé un atelier d’information, le jeudi 4 octobre 2021 à Ouagadougou. La formation a porté sur l’analyse des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux de base (éducation, santé, agriculture et genre) au Burkina Faso. C’était au profit des Organisations de la société civile, des ONG et associations de développement, des services techniques de l’Etat, du Parlement, et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). L’objectif est de présenter les résultats de l’analyse et de les valider avec les acteurs des différents secteurs sociaux de base ciblés par l’étude.

Par André-Martin Bado 

Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP) a analysé les allocations budgétaires et les dépenses dans les secteurs de la Santé, de l’Éducation, de l’Agriculture et la prise en compte du genre dans les budgets desdits secteurs.

Lina Gnoumou, la chargée de projet du CERA-FP a expliqué que l’étude a examiné les informations budgétaires des années 2017 à 2021. De son avis, l’état des secteurs concernés est en  lien avec les besoins fondamentaux des populations du fait que « le Burkina Faso fait partie des pays à faible indice de développement humain. Sa population est en grande majorité analphabète et confrontée au problème de la pauvreté dont les groupes les plus touchés sont les femmes et les enfants ». L’objectif spécifique de l’étude, est la vérification du respect des engagements de l’Etat au plan international en matière d’indicateur convenu par les Etats, notamment la part du budget et des dépenses allouées aux secteurs sociaux par rapport au budget global.

Gnoumou a indiqué que depuis 2018, le centre met en œuvre avec l’appui de l’ONG Oxfam au Burkina, un projet « Initiative multipartite pour une économie humaine en Afrique (WAF) ». Ce projet a pour but dit-elle, la promotion de la justice fiscale et la réduction des inégalités au Burkina Faso.

Pour l’expert économiste, conférencier du jour, Marcel Yigo, ces dernières années, le Burkina Faso a fait des avancées en matière d’accès aux services sociaux de base. Selon M.Yigo, Les allocations budgétaires du ministère en charge de l’éducation nationale ont évolué. Elles sont passées de 348,43 milliards FCFA en 2017 à 491,86 milliards FCFA en 2021 soit un taux de croissance globale de 41,16% entre ces années. Aussi, le taux d’accroissement annuel moyen des allocations budgétaires du ministère en charge de l’éducation nationale est de 9%.

Au plan sanitaire, les allocations budgétaires du ministère sont passées de 219,74 milliards FCFA en 2017 à 299,56 milliards FCFA en 2021. Le taux de croissance globale est de 36,44% entre ces années. Le taux d’accroissement annuel moyen des allocations budgétaires du ministère de la santé est de 8,08%. Quant aux allocations budgétaires dans le secteur agriculture, elle était de 86,1  milliards FCFA en 2017 et 36,3 milliards FCFA en 2021.L’expert trouve qu’il reste encore des efforts à fournir car les progrès n’ont pas permis au pays d’atteindre les objectifs qu’il s’était fixés, avec une inégale répartition pour le milieu rural et le milieu urbain.

« L’état récapitulatif de la situation des allocations budgétaires des années 2017 à 2021, l’on peut se rendre compte que la situation est globalement mitigée. Car même si, au niveau de l’éducation et de la santé pour certaines années, la cible est atteinte, il faut bien noter que ce taux masque une forte allocation aux dépenses courantes notamment les dépenses de personnel » a laissé entendre, Marcel Yigo.

Comme recommandation, l’expert économiste, suggère à l’Etat burkinabè d’améliorer le recouvrement des recettes par l’exploitation de toutes les niches possibles, améliorer aussi le niveau des allocations des investissements des secteurs sociaux.

Les autorités doivent veiller à l’allocation des ressources fondées sur le besoin réel du secteur ministériel, privilégier les dépenses qui ont un impact sur les bénéficiaires finaux. Elles doivent engager des actions de plaidoyer pour une mobilisation conséquente des recettes budgétaires en vue d’une meilleure allocation budgétaire aux investissements dans les secteurs sociaux en particulier en faveur de l’éducation et la santé.

« Il appartient à l’Etat de se donner les moyens nécessaires et de travailler leur saine gestion afin que les dépenses publiques contribuent à y répondre et apporter un mieux-être aux Burkinabè », a invité Marcel Yigo.

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