Choguel Kokala Maïga a été destitué, le 5 mars 2024, à l’issue d’une session extraordinaire du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Il n’en est plus le président.
Par Nicolas Bazié
Un délai lui a été donné pour ramener la cohésion et la sérénité au sein du mouvement M5-RFP. Mais, 72h après, les membres du mouvement disent constater que Choguel Maïga, par ailleurs premier ministre du Mali n’a pas pu se hisser à la hauteur de ses responsabilités.
Au contraire, informe le vice-président par intérim, l’Imam Oumarou Diarra, ils ont fait face à des « propos injurieux et diffamatoires» des porte-voix du président Maïga.
Ce qu’ils disent regretter. C’est ainsi qu’il a été décidé, à la suite d’une session extraordinaire tenue le 26 février 2024 «de révoquer purement, simplement et démocratiquement le mandat de président du comité stratégique du mouvement M5-RFP initialement confié à Choguel Maïga».
La destitution a été faite dans une déclaration le 5 mars 2024 sous les applaudissements de certains membres du mouvement.
Le M5-RFP traverse actuellement un moment décisif de son histoire marqué par un conflit de leadership qui dure depuis quelques jours.
Comme il fallait s’y attendre, cette situation a créé un bicéphalisme à la tête du mouvement.
Et, pour le sauver, l’Imam Diarra a tiré la sonnette d’alarme, le lundi 4 mars dernier, pour demander à Choguel Maïga, de sortir de son délai de mutisme.
D’où vient le problème ?
Tout a commencé en février 2024 lorsque le vice-président du mouvement a été destitué par certains composants.
Il s’agit de Aboubacar Karamoko Traoré. Ces dissidents lui reprochent son incapacité à diriger les débats du comité stratégique.
Dans leur déclaration, les composants désignent l’imam Oumarou Diarra pour le remplacer temporairement.
Comme s’il n’a voulu se laisser faire, Karamoko Traoré, déposé par certains camarades, va à son tour produire un communiqué dans lequel, il annonce la suspension de 12 de ses camarades pour « atteinte grave à la cohésion et la violation de l’esprit d’union sacrée autour des idéaux du peuple malien porté par le M5-RPF».
Très vite, lors d’une rencontre d’information sur le retrait de l’AES de la CEDEAO et la vie du M5, Choguel Maïga aurait accusé certains opposants et militaires d’être derrière des actions pour le discréditer auprès de la Transition.
Le 2 mars 2024, au cours d’une conférence de presse, certains membres-fondateurs ont appelé le chef du gouvernement à clarifier sa position, lui rappelant même que ce sont eux qui l’ont désigné comme président du comité stratégique.