Les relations franco-algériennes replongent dans la crise. Une semaine après la visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger, les autorités algériennes ordonnent, ce lundi 14 avril 2025 ,l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France. Paris parle de mesure « injustifiée » et prépare sa riposte.
Lundi 14 avril 2025, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé que l’Algérie avait notifié à la France l’expulsion de douze de ses agents en poste à l’ambassade à Alger.
Selon Le Figaro, ces agents, tous rattachés au ministère de l’Intérieur, disposent de 48 heures pour quitter le territoire algérien. La France y voit une décision politique ciblant directement Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur.
Cette mesure intervient dans un contexte particulièrement tendu. Le 11 avril dernier, trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire, ont été mis en examen à Paris pour « enlèvement », « séquestration arbitraire » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle » à l’encontre de l’influenceur algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme d’Amir DZ.
Ce dernier, réfugié en France et opposant farouche au régime algérien, aurait été enlevé brièvement avant d’être relâché. D’après Jean-Noël Barrot, la décision d’Alger est directement liée à ces arrestations.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait réagi le 12 avril par un communiqué dénonçant « un développement inadmissible et inqualifiable » et promettait des « conséquences » si la situation n’évoluait pas.
Paris hausse le ton
Face à cette décision, la France ne cache pas son agacement. « Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurions d’autre choix que d’y répondre immédiatement », a déclaré Jean-Noël Barrot.
Paris envisage donc des mesures de réciprocité, qui pourraient aller jusqu’à l’expulsion de diplomates algériens.
Dans une déclaration transmise aux médias, le ministre a rappelé les efforts récents pour renouer le dialogue : « Nous avons décidé ensemble, avec le gouvernement algérien, de retisser le fil du dialogue au service de nos deux pays. Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours. »
Un retour à la case départ ?
Cette affaire compromet sérieusement les avancées diplomatiques récentes. Lors de sa visite à Alger début avril, Jean-Noël Barrot avait rencontré le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue Ahmed Attaf pour acter le début d’un nouveau cycle de coopération. Moins d’une semaine plus tard, cette dynamique semble balayée.
La relation entre la France et l’Algérie, marquée par une histoire coloniale douloureuse et des crises récurrentes, pourrait connaître une nouvelle période de turbulences.
Les prochaines heures seront décisives pour savoir si les deux capitales optent pour l’escalade ou la désescalade.