Le Premier Ministre, Christophe Dabiré, prononce, le jeudi 20 mai 2021 à l’Assemblée nationale, son Discours sur la Situation de la Nation (DSN). Il se conforme à l’article 109 de la Constitution qui stipule que « le Premier ministre expose directement aux députés, la situation de la Nation, lors de l’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale. Cet exposé est suivi de débats et ne donne lieu à aucun vote ». Il a traduit sa satisfaction dans la lutte contre le terrorisme en 2020.
Par Frank Pougbila
Pour la troisième fois, face aux députés, le chef du gouvernement dresse le bilan de l’action gouvernementale de l’année 2020 dans son Discours sur la situation nationale. Il a dégagé les acquis, les contraintes et les perspectives de cette année.
Sur le plan de la sécurité, le chef du gouvernement a fait savoir qu’il y a eu un renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité (FDS) dans le cadre de la loi de programmation militaire 2018-2022. De même, un déploiement des troupes et l’instauration des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour occuper le terrain a été un acquis.
La coopération dans la cadre du G5 Sahel et de la Coalition pour le Sahel mais aussi le déploiement du Programme de sécurisation et de la stabilisation du Sahel (P3S) sont de nature à consolider les résultats des efforts, selon le premier ministre.
Il a noté trois directions complémentaires adoptées dans la lutte contre le terrorisme et la promotion de la cohésion sociale. Il s’agit de l’intensification des actions dans les zones insécurisées. Dans cette perspective, à travers le Programme de développement des économies locales (PADEL), 63 milliards a été déployé depuis 2017 dans les zones à défis sécuritaires. Cela a permis de relancer les productions économiques, d’apporter de l’aide financière aux personnes vulnérables et la réalisation des infrastructures.
Aussi de 2017 à 2020, dans le cadre du Programme d’urgence pour le Sahel, 242 milliards de francs CFA a été investi. Des forages, des pistes rurales, des écoles et des formations sanitaires ont été construits.
Pour lui, le terrorisme doit être combattu certes au front pour stabiliser et sécuriser le territoire, mais il faut surtout gagner la bataille du développement économique et social dans les zones affectées par l’insécurité.
La deuxième direction est l’effort dans le domaine humanitaire. Le gouvernement dit travailler pour la prise en charge des 1,2 millions des déplacés internes et leur retour dans leurs familles. Ainsi, il y a l’approvisionnement en vivres aux populations.
Les mécanismes de prévention et de gestion des conflits locaux sont encouragés. C’est d’ailleurs, la troisième direction. A l’entendre, la recrudescence vient rappeler l’implication des fils et filles du Burkina dans la lutte contre le phénomène, le bannissement du repli identitaire et le rôle des leaders d’opinion. Il a invité les coutumiers et les religieux à contribuer à la sensibilisation pour freiner l’enrôlement par les groupes terroristes
Il souligne que la stratégie de lutte contre le terrorisme de son gouvernement a porté de fruit en fin 2020. Pour preuve, il a cité l’accalmie observée et le retour de certains déplacés internes dans leurs terroirs et le ralentissement des tueries de masse.
