La Direction nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Burkina, a initié, le 4 avril 2025 à Ouagadougou, au profit d’une dizaine de journalistes, une formation en lien avec des concepts économiques. Formation au cours de laquelle elle a également présenté le rapport annuel 2023 de la balance des paiements et la position extérieure globale du Burkina.
La formation a porté sur des concepts clés et de présentation du profil des comptes extérieurs en 2023 (les flux économiques et financiers découlant des transactions entre les résidents et les non-résidents d’une économie, ndlr), notamment sur la balance des paiements.
En initiant une telle formation, la Direction nationale de la BCEAO pour le Burkina a voulu permettre aux journalistes de maîtriser un certain nombre de concepts économiques techniques, ce qui va faciliter, selon les responsables de la Banque pour le Burkina, la compréhension de ces hommes de médias, qui ont la charge de rendre l’information digeste et compréhensible pour le grand public.
Que faut-il entendre par balance des paiements ?
Il s’agit d’un état statistique qui enregistre les transactions économiques entre un pays et le reste du monde pour une période donnée.
Alidou Guigma, chargé de la balance des paiements à la BCEAO, explique que ces transactions portent sur les biens (importations et exportations de marchandises, ndlr), les services (transport, voyage, télécommunications, informatique, ndlr) les revenus (salaires, investissements, ndlr), les capitaux (transferts de l’administration publique ou du secteur privé, remise de dettes, investissements de portefeuille, ndlr) et les flux financiers (mouvements d’argent entre différents acteurs économiques comme les entreprises, les États, les ménages, les banques, ndlr).
Dans sa présentation, M. Guigma poursuit que la balance des paiements est un outil d’aide à la décision et de formulation de politique économique. Il se veut plus précis lorsqu’il soutient que cela permet d’avoir une idée sur la viabilité extérieure de l’économie, dont le principal indicateur est la balance des transactions courantes, composée des comptes de biens (exportations et importations de marchandises, ndlr), de services (transport, télécommunications, ndlr), de revenus primaires (salaires, investissements, ndlr) et secondaires (aide budgétaire, alimentaire, assistance et secours d’urgence, envois de fonds par de travailleurs migrants, ndlr).
Rapport annuel 2023 de la balance des paiements
Le rapport annuel 2023 de la balance des paiements et de la position extérieure globale évalue les échanges économiques et financiers entre le Burkina et le reste du monde, fournissant ainsi une vision assez détaillée des transactions internationales du pays (les flux de biens, de services, de revenus et de capitaux, ndlr). Il fait ressortir que les recettes totales des exportations du Burkina en 2023 se sont établies à 3 209,1 milliards de francs CFA.
L’on relève que le métal jaune (l’or) est resté le premier produit d’exportation du pays, avec un poids de 74,6 % du total des produits exportés. L’or est suivi du coton avec 4,8 %, des animaux vivants avec un poids de 2,4 %, de la noix de cajou avec un poids de 2,3 % et du ciment avec un poids de 2 %, a-t-il ajouté.
Le Directeur national de la BCEAO pour le Burkina, Armand Badiel, a insisté sur le fait que le Burkina exporte désormais du ciment. Selon lui, cela peut s’expliquer par le fait que plusieurs usines de cimenterie ont été construites dans le pays ces dernières années. Tous ces produits vendus à l’extérieur ont représenté 86,1 % des recettes des ventes extérieures, a fait noter Armand Badiel.
Le rapport renseigne que la Suisse est demeurée le principal client avec une part de 57 % des exportations totales. Ce pays qui, selon le directeur national de la BCEAO, abrite les meilleures raffineries d’or au monde est suivi des Émirats arabes unis (7,2% des exportations) et du Mali ( 5,7 % des exportations totales).
La Côte d’Ivoire, premier fournisseur de biens
En 2023, les produits énergétiques, notamment les hydrocarbures et l’électricité ont occupé la première place dans la catégorie des importations des biens par le Burkina. Ils ont atteint 1 184 milliards de francs CFA, représentant ainsi 36,3 % du total des achats faits il y a de cela deux ans.
Ces produits sont suivis des biens intermédiaires ( 723,9 milliards de francs CFA, représentant 22,2 % des importations). Ensuite, il y a les biens d’équipement comme les machines, les appareils mécaniques, le matériel de transport qui se sont établis à 600,2 milliards de francs CFA, soit 18,4 % des importations. Bref, le total des importations a atteint 3 265,8 milliards de francs CFA en 2023.
Selon le rapport, en 2023, la Côte d’Ivoire a été le premier fournisseur de biens au Burkina avec un poids de 15 % du total des importations, suivie par la Chine et la Russie qui ont respectivement fourni 12,5 % et 8,1 % des biens.
