2022 est passé, vive 2023 ! Au Burkina Faso, peut-être plus qu’ailleurs, ce constat qui sonne comme une incantation revêt son pesant d’espoir, car l’année qui vient de s’éteindre, plus qu’ailleurs, n’aura pas été celle d’un long fleuve tranquille.
Depuis le premier mois de l’année écoulée jusqu’à la dernière semaine de son dernier mois, les burkinabè n’auront pas eu d’instant de répit ; ils auront été confrontés à de grosses difficultés et firent face tour à tour à des attaques terroristes, à la gestion des personnes déplacées, à des crises politiques de tous les dangers et au marasme d’une économie pratiquement à l’arrêt ayant pour corollaire une paupérisation croissante, synonyme pour certaines de ses populations, d’une clochardisation irrévocable et avilissante.
« Rien ne va plus ! », répète-t-on à l’envi, comme une mauvaise ritournelle ; le moral est bas ; les esprits sont tendus et cela est visible partout.
L’habitant du pays des Hommes intègres, jadis connu pour sa probité et son intégrité, n’est sans doute plus le même ; corruption, mensonge et prévarication semblent être de plus en plus comme un sport national ; tout le monde se plaint, mais peu veulent changer.
C’est dans ce contexte, qu’une bonne partie du territoire national est occupée par des terroristes, que des personnes déplacées sont en errance en quête de gîte et que des milliers d’écoles sont fermées, jetant à la rue des milliers d’enfants condamnés désormais à la mendicité aux carrefours des villes et hameaux qui les recueillent.
Les burkinabè doivent tirer profit de l’année nouvelle pour résorber toutes ces tares et leur trouver des solutions idoines et pérennes ; à défaut de le faire, ce pays sombrera !
Le message du président de la Transition, depuis Solenzo annonce les couleurs : c’est l’heure du changement de tactique militaire qui prévoit une reconquête du territoire national. On croise les doigt.
Si seulement cette nouvelle optique pouvait sonner l’union ainsi que la mobilisation de notre armée, les burkinabè auraient accompli un immense pas ; car, disons-le franchement, l’armée dans son ensemble, du fait de clivages, de haines tenaces, de mensonges et de corruption, le tout, nourri et entretenu pendant de longues années, aura été pour beaucoup dans les heurs et malheurs qui frappent en ce moment ce pays à l’instar d’une incurable malédiction.
Politiques, religieux, OSC, activistes et autres citoyens lambda ne sont pas en reste, pour tout dire. Lorsque égoïsme et égocentrisme prennent le pas sur patriotisme et altruisme, il n’est pas surprenant que l’on conduise un pays vers les abysses de la ruine et de la désolation.
Les burkinabè dans leur ensemble ont obligation de se ressaisir ; pour eux-mêmes, pour la restauration de la mère patrie, et à cause de l’obligation qui leur est faite de léguer un pays digne et viable aux générations futures qui, légitimement, viennent après eux.
C’est ainsi qu’ils seront dignes successeurs de leurs devanciers et en même temps mériteront l’estime et l’admiration de leurs descendants.
Ce défi est urgent ; il ne peut plus attendre. L’année nouvelle est déjà commencée …elle sera celle de tous les défis !
Lire aussi: Burkina Faso: Message du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré à l’occasion du nouvel an 2023