Les enfants malnutris sont de plus en plus nombreux dans les centres de santé de la ville de Fada N’Gourma, dans la région de l’Est du Burkina. Dans le seul mois de juin, 117 cas d’enfants déplacés malnutris ont été recensés dans deux centres médicaux.
Par Soanguipali Coulidiati, Correspondant dans le Gourma
Le nombre d’enfants malnutris aigus sévères et modérés issus de familles déplacées internes, durant le seul mois de juin 2023 est de 177 cas pour les deux centres médicaux des secteurs 1 et 11 de la ville de Fada N’Gourma, région de l’Est.
Mais au-delà des enfants des familles déplacées, la malnutrition prend de l’ampleur dans la ville.
Si la malnutrition est un problème de santé préoccupant à Fada N’Gourma, les travailleurs du secteur sanitaire la définissent comme une insuffisance ou un excès de nutriments dans un organisme.
Pour M. Oumar Dahani, surveillant d’unité de la maternité au centre médical urbain du secteur 1 de la ville de Fada N’Gourma, la malnutrition est « un apport insuffisant en quantité et en qualité de micronutriments indispensables au système immunitaire.»
M. Siaka Sanou, infirmier diplômé d’Etat, adjoint du major du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 11, la définit en ces termes : «C’est une carence ou une exagération en certains nutriments dans l’organisme».
La malnutrition concerne les enfants de toutes les catégories sociales et s’explique par plusieurs causes. Selon M. Oumar Dahani, les enfants malnutris proviennent aussi bien des familles nanties que de celles démunies.
«La pauvreté, la maternité rapprochée, la motivation en espèces des mères des enfants malnutris par certaines ONG, sont des causes déterminantes de la malnutrition» nous a expliqué le surveillant d’unité de la maternité du centre médical urbain du secteur 1.
Le major adjoint du CSPS du secteur 11 cité estime que le manque d’hygiène et l’analphabétisme des mères empêchent que celles-ci varient les repas de leurs enfants.
Le phénomène prend de l’ampleur, surtout chez les enfants dont les parents sont des déplacés internes. Les solutions au phénomène ne sont pas méconnues par les acteurs du domaine de la nutrition. Ils préconisent la sensibilisation des mères sur les bénéfices nutritifs des denrées alimentaires locales que sont le petit mil, le sésame, les arachides et le haricot.
«Le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine est une solution au problème de malnutrition» estime M. Siaka Sanou. La lutte contre la malnutrition repose sur l’apprentissage des mères à composer certains aliments. «Les ONG qui œuvrent dans la lutte gagneraient à former les mères sur l’art culinaire.» ajoute M. Dahani.