Aux États-Unis, l’administration Trump a placé tout le personnel de Voice of America (VOA) en congé administratif, interrompant ainsi immédiatement la production d’informations du diffuseur international américain. Face à cette décision, Reporters sans frontières (RSF) dénonce, ce samedi 15 mars 2025, une atteinte grave à la liberté de la presse et appelle à une mobilisation internationale.
Un courriel de la direction des ressources humaines de l’Agence des États-Unis pour les médias globaux (USAGM) a annoncé, ce samedi 15 mars 2025, la suspension immédiate des employés de Voice of America (VOA). Cette mesure concerne l’ensemble des effectifs et entraîne l’arrêt total de la diffusion d’informations dans les 47 langues de VOA.
Fondé en 1942, VOA est le plus ancien diffuseur international des États-Unis, financé par le gouvernement fédéral. Il fait partie de l’USAGM qui regroupe également Radio Free Europe/Radio Liberty et Radio Free Asia.
Reporters sans frontières (RSF) a vivement réagi à cette décision, dénonçant une menace pour la liberté d’informer. « Cette décision de l’administration Trump menace la liberté de la presse à l’échelle mondiale et remet en cause 80 ans d’engagement des États-Unis en faveur de la libre circulation de l’information », a déclaré Thibaut Bruttin, Directeur général de RSF.
L’organisation appelle à une réaction immédiate : « RSF exhorte le gouvernement américain à respecter immédiatement l’autonomie de VOA en tant qu’organisation de presse indépendante et à annuler cette décision. »
Elle demande également une mobilisation plus large : « RSF appelle le Congrès et les acteurs internationaux à se mobiliser contre cette atteinte grave à la liberté de la presse. »
Un climat hostile envers l’USAGM
Cette suspension s’inscrit dans une série d’actions controversées visant l’USAGM et ses différentes antennes. Le mois dernier, Elon Musk, responsable du Département de l’efficacité gouvernementale, avait déclaré sur son réseau social X qu’il fallait fermer VOA et Radio Free Europe/Radio Liberty.
RSF s’inquiète également du sort des employés de l’USAGM détenus à l’étranger. « À l’heure actuelle, plusieurs employés de l’USAGM sont détenus à l’étranger. RSF cherche encore à déterminer l’impact de ces décisions administratives sur leur situation », précise l’organisation.
Face à cette situation inédite, l’avenir de VOA et des autres médias sous l’égide de l’USAGM demeure incertain.