L’étude nationale prospective « Burkina 2025 » portée par le Conseil national de prospective et de planification stratégique (CNPPS), révèle que la société burkinabè est en voie de bipolarisation avec une fracture sociale qui s’élargit.
Par Nicolas Bazié
L’étude met à nu un mal, vieux de plusieurs années et qui existe au Burkina Faso : D’un côté, un monde de pauvres luttant pour leur survie et victimes de tous les maux sociaux et de l’autre, une minorité de riches.
«Malgré l’adoption de politiques et de stratégies sociales, les résultats sont jusqu’ici bien en deçà des attentes des populations», lit-on dans le rapport général de l’étude nationale prospective « Burkina 2025 ».
Les tendances lourdes…
En lisant toujours le rapport, on note qu’en matière d’emploi, il apparaît une prédominance de l’emploi précaire, un développement du chômage en milieu urbain et un sous-emploi en augmentation dans les zones rurales.
« Sur le plan culturel, malgré une population burkinabè à plus de 80% rurale et la diversité culturelle inhérente à la multiplicité des ethnies, on note une régression des valeurs culturelles nationales», selon l’étude.
Un effritement culturel qui est dû « en partie à une diffusion médiatique largement favorable à l’extérieur et à une quasi-absence d’une politique culturelle indiquée».
En outre, « la pénétration de valeurs étrangères induit des changements et est à l’origine de nouveaux phénomènes de société comme la délinquance juvénile, l’abandon d’enfants et la prostitution des jeunes filles», mentionne le rapport qui pointe également du doigt, le manque de vision sociale et l’absence de programme politique clair tant dans les partis politiques que dans la société civile.
Sans oublier « l’effritement de l’éthique, de la morale et de la solidarité avec pour conséquence le développement de la corruption, de l’insécurité, des crimes politiques et d’injustices sociales flagrantes».
Pourtant, le Burkina Faso doit continuer d’exister. Et, pour cela, il faut « asseoir sa gouvernance sur une infrastructure éthique à même d’enrayer la spirale infernale et suicidaire de la corruption ; s’engager résolument et activement sur la voie de l’intégration économique».
À cela s’ajoute, selon les propositions faites après l’étude nationale, la poursuite de la politique de renforcement du cadre judiciaire et juridique des affaires ainsi que la promotion du secteur privé et de la participation des communautés au choix et à l’exécution des actions de développement ; le renforcement de la cohésion sociale par une plus grande justice sociale, un sens aigu du bien commun, une reconversion aux vertus de probité et d’impartialité.