Des populations du village de Zandkoom dans la commune de Sabcé, province du Bam, ont interrompu, selon l’Agence d’informations du Burkina(AIB), les activités d’exploitations de la société minière Bissa Gold. Une interruption intervenue, le lundi 2 août 2021 pour exiger la mine à respecter ses engagements vis-à-vis de la population locale.
Par Frank Pougbila
Deuxième plus grande compagnie minière du pays avec des exportations de l’or d’une valeur de 231,779 milliards F CFA), soit 19,57% des exportations du Burkina en 2017, Bissa Gold est dans la commune de Sabcé, à 100 km de Ouagadougou, dans la province du Bam, région du Centre-nord.
A son inauguration en janvier 2013, avant sa relocalisation, la mine avait rassuré, selon les populations locales, que toutes les infrastructures sociales de base seront réalisées avant le déplacement de la population du village de Zandkoom. Toutefois, les habitants de cette zone sont surpris que les gens aient été contraints de rejoindre le nouveau site de relocalisation de Zandkoom sans que les promesses ne soient tenues.
C’est pourquoi, des jeunes et vieillards de cette localité sont sortis, le lundi 2 août 2021 pour sommer les travailleurs d’arrêter les travaux d’exploitation sur le terrain en attendant que la mine règle les préoccupations sociales des habitants du village relocalisés. Une information rapportée par l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Les populations exigent que la société minière construise « l’Eglise du village, le collège d’enseignement général et les logements des enseignants avant la reprise de l’exploitation ». Leurs élèves, témoignent les habitants, ont fréquenté dans des salles d’emprunts de l’école franco- arabe l’année dernière. Puis, à deux mois de la rentrée scolaire 2022, rien n’est fait.
Les manifestants soulignent que le site de relocalisation est mal aménagé. Chose qui fait que les routes sont impraticables et la souffrance devient intense en cette période hivernale. « Nous voulons que la mine utilise la terre pour arranger les routes » a confié leur porte-parole Lassané Sawadogo, à l’AIB.
Nos confrères rapportent que les employés de la mine, qui étaient en poste, ont obtempéré à la sommation des manifestants. Les engins (lourds comme légers) ont été immobilisés, certains avec du minerai.
A la requête de la sécurité de la mine qui est arrivée sur les lieux, les manifestants ont autorisé la circulation des engins de la sécurité pour la sécurisation des engins. Cette situation de blocage est décriée par l’administration de la mine. Ainsi, une source anonyme qui s’est confiée à l’AIB déplore d’abord l’expression du mécontentement par les blocages des opérations de la mine.
« Ces blocages ne sont bénéfiques pour personne. Ni pour la mine, ni pour l’Etat, ni pour les populations elles même qui composent plus de 50% de l’effectif et qui bénéficient des programmes de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) », s’expliquera-t-il.
Cette personne dit comprendre l’impatience des populations face à certaines préoccupations. « Nous travaillons à les prendre en charge dans la mesure du possible, dans les plus brefs délais et de concert avec les autorités locales et toutes les parties prenantes du projet », va-t-il rassurer.
La mine s’est installée dans la commune de Sabcé en 2012. Cette implantation a fait naître plusieurs conflits entre la société minière et les populations. En janvier 2020, la population avait protesté contre l’extension de la mine à Zandkoom.
Au derrière nouvelle, ajoute l’AIB, la mine de Bouly et le site de Gougré ont également été contraints à l’arrêt par des manifestants.