Le gala de remise des prix spéciaux du 28ème FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) est intervenu le 3 mars 2023 à Ouagadougou. 28 prix spéciaux d’une valeur de 128 millions de francs CFA ont été décernés à des lauréats.
Par Nicolas Bazié et Mohammed Nitiema (Stagiaire)
Le moment a été sublime pour les heureux cinéastes du Burkina Faso et ceux venus d’ailleurs qui ont vu leurs films consacrés par des prix spéciaux au FESPACO 2023. À commencer par la réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani avec son œuvre « L’envoyé de Dieu».
Elle a décroché, entre autres, les prix spéciaux de la Conférence épiscopale Burkina-Niger d’une valeur de deux millions de francs CFA, de Gambéré Ernest (une valeur de deux millions de francs CFA), de la Chance octroyé par la Loterie nationale du Burkina (LONAB) d’une valeur de cinq millions de francs CFA.
Et enfin le prix spécial UEMOA court métrage d’une valeur de cinq millions de francs CFA octroyé par l’UEMOA (Union monétaire et économique ouest-africaine).
Le film « L’envoyé de Dieu »
C’est une œuvre qui a été entièrement tournée au Burkina Faso. Il raconte l’histoire d’une fillette enlevée par des terroristes. Elle est transformée en « kamikaze », en bombe vivante, et est soumise à des rites funéraires avant d’aller accomplir ce que les terroristes djihadistes considèrent comme étant l’œuvre de Dieu. Cette fille du nom de Fatima, âgée de 12 ans, est l’envoyée de Dieu.
Déposée dans un marché d’un village, portant une ceinture d’explosifs programmée pour exploser au bout de 10 minutes afin de tuer les « ennemis de Dieu », Fatima réalise que c’est le marché où sa mère vend des marchandises, et où elle redécouvre aussi la vie.
Pendant 9 minutes, c’est un voyage intérieur durant lequel, elle passe du présent au passé. Le fait de revoir sa mère agi comme un déclic salvateur qui la réveille et la ramène a l’évidence : elle comprend er veut et retirer sa ceinture d’explosifs.
Le film, selon la réalisatrice, est, une fiction, mais elle a été beaucoup inspirée par la situation sécuritaire au Sahel.
Visiblement dépassée par ce qu’elle a reçu comme prix, elle déclare être surprise. Elle rappelle qu’elle a réalisé le film dans des conditions difficiles. « C’est vraiment une chance» dit-elle.
Apolline Traoré, réalisatrice burkinabè
Après Amina Mamani, c’est la réalisatrice et productrice burkinabè, connue du grand public, qui a raflé beaucoup de prix spéciaux à ce FESPACO 2023. Il s’agit de Apolline Traoré avec son film long métrage de fiction «Sira».
Il s’agit des prix suivants : le Prix spécial Water Aid, Climat, eau et assainissement en Afrique, d’une valeur de 5 millions de francs CFA ; le prix spécial Félix Houphouët Boigny du Conseil de l’entente d’une valeur de 10 millions de francs CFA avec le même film ; les Prix spéciaux de la meilleure réalisatrice de la CEDEAO d’une valeur de 10 millions de F. CFA ; le prix de l’Assemblée législative de la Transition du Burkina, d’une valeur de 7 millions de F. CFA, soit un ensemble de prix d’une valeur totale de 42 millions de F. CFA.
« Nous remercions tous ceux qui nous soutiennent » a lancé Nafissatou Cissé représentante de Apolline Traoré. « Nous espérons avoir l’Étalon d’Or de Yennenga » ajoute-t-elle.
«Sira», ce film qui touche plus d’un au FESPACO 2023
Le film « Sira » relate l’histoire d’une « jeune fille peule, Sira, violée et abandonnée dans le désert » par un chef terroriste. Elle découvre, après, dans le désert, le camp des terroristes, dirigés par Moustapha le meilleur ami de son père et revoit Yéré, son violeur.
Entre amertume, désolation et vengeance, Sira décide de tout faire pour déjouer les plans macabres des terroristes.
Le Prix spécial Thomas Sankara, l’un des plus prestigieux
Parmi les prix spéciaux, l’un des plus prestigieux est le Prix Thomas Sankara. Il a été décerné à l’Éthiopien Nagache Abdourahamane pour son film « Cuba in Africa ».
Le Prix Thomas Sankara vise à soutenir le cinéma africain, et le film court métrage en particulier, en ce qu’il porte de meilleures espérances pour l’avenir des cinématographies panafricaines selon le comité d’organisation.
Ses critères d’attribution sont, entre autres, la créativité, le talent, la narration africaine, un sujet exprimant l’espérance et l’engagement positif.
Le prix spécial CEDEAO de l’intégration pour le meilleur film ouest-africain est d’une valeur de 15 millions de F. CFA. C’est le plus gros montant de tous les prix spéciaux. Il a été décerné à Iké Nnagbue du Nigeria pour son film « No u turn».
La résilience des acteurs du monde du cinéma
« Toute présence à nos côtés est une marque de solidarité » a déclaré le ministre burkinabè de la Culture, M. Jean Emmanuel Ouédraogo.
« Vous êtes tous engagés malgré le contexte difficile dans lequel le pays vit» indique le ministre burkinabè de la Culture qui trouve que cette résilience est à saluer.
Le représentant du président de l’Assemblée législative de Transition, M. Ousmane Diallo, par ailleurs 3e vice-président de l’institution parlementaire, a salué le travail de tous les cinéastes pour le développement du cinéma africain. « Les œuvres des cinéastes valorisent et contribuent au rayonnement du cinéma africain» a-t-il reconnu.
La 28e édition du FESPACO a enregistré 15 donateurs de 28 prix spéciaux d’une valeur de 128 millions de francs CFA.
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