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FESPACO 2025 : À l’espace gastronomique, les clients se font rare

Sonia Bationo, une restauratrice venue de Bobo Dioulasso

Pendant que la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) bat son plein sur plusieurs sites, à l’espace gastronomique, restauratrices et restaurateurs crient à la morosité du marché.

Par Nicolas Bazié

L’espace en face de la Cathédrale de Ouagadougou, sur le site de l’ex-Camp fonctionnaire est celui que les organisateurs de la 29e édition du FESPACO ont réservé pour la gastronomie. 26 stands y sont dressés et les occupants proposent des plats diversifiés.

Tô sauce oseille, poulet grillé, piqué, sauté, riz, merguez, brochettes, babenda, gonré, zamnè, sont, entre autres, les mets que l’on peut déguster sur place. Sans oublier la boisson.

Cependant, à notre arrivée en cet après-midi, nous remarquons que l’endroit est timide. Après la fouille, nous entrons dans cet espace fermé. Nous faisons le tour des stands. Seulement quelques clients viennent commander à manger. De notre constat, les restauratrices et restaurateurs sont arrêtés pour la plupart et d’autres assis.

Tous attendent les clients qui, eux aussi, sont rares. Pourtant, le siège du FESPACO que nous avons visité quelques minutes plus tôt est bondé de monde. Pourquoi ? Nous décidons d’en savoir plus.

Les réactions recueillies sur place font état de la cherté du prix d’entrée. En effet, un festivalier qui veut avoir accès à l’espace gastronomique doit d’abord payer le ticket d’entrée à 600 FCFA.

Selon les occupants, c’est cette partie qui effraie beaucoup de clients. « Dès qu’ils arrivent à l’entrée et qu’on leur demande de payer 600 FCFA, ils se retournent aussitôt », nous apprend Adama Soro, une restauratrice qui propose des mets locaux comme le babenda, récemment élu meilleur plat traditionnel du monde.

La restauratrice Adama Soro (au milieu)
La restauratrice Adama Soro (au milieu)

Parking à 200 FCFA, ticket d’entrée à 600 FCFA 

Selon elle, les clients disent qu’ils ne peuvent pas payer le parking à 200 FCFA et payer encore le ticket d’entrée à 600 FCFA alors qu’ils doivent aussi chercher de quoi se mettre sous la dent. Les restaurateurs avec qui nous avons échangé reprennent le même refrain : le ticket d’entrée est cher.

Voilà la raison fondamentale de la rareté des clients à l’espace gastronomique du FESPACO. « Même nous, quand nous sortons pour nous soulager, l’on nous demande de payer à nouveau pour avoir accès à nos stands », peste ce vendeur de poulets, visiblement mécontent.

« Nous nous sommes préparés à promouvoir les mets locaux et la culture burkinabè. Mais voilà qu’une histoire de prix de ticket vient plomber nos affaires», indique Edwige Moyenga née Ouédraogo, une autre restauratrice qui demande aux organisateurs de voir ce qu’ils peuvent faire pour les occupants de l’espace gastronomique.

Edwige Moyenga née Ouédraogo, une autre restauratrice
Edwige Moyenga née Ouédraogo, une autre restauratrice

Faute de quoi, Sonia Bationo qui dit venir de Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina pourrait, tout comme les autres repartir chez elle bredouille. « J’ai quitté Bobo Dioulasso pour venir louer un stand ici. J’ai payé le transport. Mais s’il n’y a pas de clients à cause d’un ticket qui coûte cher , comment vais-je me débrouiller ? Nous demandons aux organisateurs de régler cet aspect », dit-elle.

©Photo Sonia Bationo
©Photo Sonia Bationo

Pierre Sandy vient de la région du Centre-Nord, notamment de Kaya. Il vend des brochettes au koura koura. Un met local très prisé. « Les clients viennent comme des gouttes d’eau », nous a-t-il dit, ajoutant que ce qu’il a vendu depuis le 22 février ne dépasse pas 30 000 FCFA.

Pierre Sandy venu de la région du Centre-Nord
Pierre Sandy venu de la région du Centre-Nord

M. Sandy dit avoir l’impression que l’entrée sur le site du FESPACO est libre. Ainsi, explique-il, tous les clients qui fuient l’espace gastronomique à cause de la cherté du ticket d’entrée se retrouvent au siège du FESPACO.

Là-bas, ils ont à leur disposition tout ce qui se trouve à l’espace gastronomique. Effectivement, au siège du FESPACO, la bière y coule à flot, les poulets sont consommés à volonté et les commandent n’en finissent pas.

À entendre le brouhaha des clients, à constater la fumée que les poulets grillés dégagent, à voir les restaurateurs accostés les festivaliers de part et d’autre, on se rend compte de l’engouement qui est autour de ce petit espace qui ne se désemplit pas.

S’il arrivait que les prix des tickets d’entrée baissent un peu, peut-être que l’espace gastronomique, la rue marchande d’exposition à la Place de la nation pourraient accueillir plus de festivaliers ou, du moins, de visiteurs comme c’est le cas au siège du FESPACO.

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