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FESPACO 2025 : « Le grand mystique et les cousins zinzins » porte à l’écran l’immigration et la cohésion sociale

Des cinéphiles venus suivre les projections cinématographiques

« Le grand mystique et les cousins zinzins » du réalisateur burkinabè Dramane Gnessi a été projeté en début de soirée du 24 février 2025 à la Mairie centrale de Ouagadougou. Ce lieu fait partie des sites de projection retenus dans le cadre du 29e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Par Nicolas Bazié

Le 24 février 2025, à la Mairie centrale de Ouagadougou deux films etaient simultanément en projection. Dans la salle de célébration des mariages, nous suivons « Le grand mystique et les cousins zinzins ». C’est un film du réalisateur burkinabè Dramane Gnessi.

Pour ce film, les retardataires ont dû se mordre les doigts parce qu’à 18h déjà, il était presqu’impossible de trouver une chaise vide. Alors que la salle est pleine, d’autres cinéphiles sont restés dehors, attendant la séance de 20h30 pour suivre un autre film.

« Le grand mystique et les cousins zinzins » traite, dans un premier temps, de la valeur de la paix, du vivre-ensemble, de la cohésion sociale, de la vie en harmonie dans les cours communes.

Dans le village, les « cousins zinzins » ont l’art de provoquer tout le monde, d’employer des mots durs et inappropriés pour s’adresser à tout le voisinage comme ces voisines qui ne supportent pas les prières assourdissantes de Georges (le plus virulent des cousins zinzins) ou encore ce Rasta ou, du moins, chef de grin (un club où l’on prend du thé en compagnie, ndlr) qui ne fait que chasser les cousins de chez lui parce qu’ils parlent mal aux gens.

Il y a aussi ce grand mystique qui n’est personne d’autre que le grand acteur de cinéma burkinabè Eugène Bayala, plus connu sous le nom de «Oyou» qui ne veut rien avoir avec les mêmes cousins zinzins qui ne respectent pas ses fétiches et sa personne.

Ces cousins se sont donc mis à dos tout le monde mais ont fini par comprendre qu’ils ont intérêt à faire la paix avec tous ceux qu’ils ont blessés. Une paix qui est gage de cohésion sociale, basée sur le respect mutuel et la considération des croyances de chacun.

Le business de l’immigration

Deuxièmement, « Le grand mystique et les cousins zinzins » aborde la question de l’immigration. Il met en lumière cette détermination des jeunes à tout faire pour aller chercher une vie meilleure en Amérique, notamment au Canada.

Ces derniers se font escroquer le plus souvent par des personnes de moralité douteuse. C’est le cas de Prosper qui a récupéré l’argent de plusieurs jeunes sous prétexte qu’il peut travailler avec l’ambassade du Canada au Burkina pour qu’ils aient des visas pour le Canada.

Prosper fait comprendre à ses victimes qu’avec lui, on ne part pas mourir dans l’océan : tout suit la voie normale. Pire, il utilise son ami canadien du nom de Julien qui est venu le voir, pour convaincre ses victimes qu’il n’est pas un escroc et que son ami blanc qui travaille à l’ambassade du Canada est la preuve vivante qu’il est sérieux dans son métier : celui de trouver une vie meilleure à des jeunes victimes du chômage et du sous-emploi. Sauf que ces pratiques, Julien, qui ne fait pas partie de la représentation diplomatique canadienne, les ignore complètement.

Le business de Prosper va capoter lorsque Julien décide de repartir au Canada sans que les fameuse visas ne soient disponibles.

Pourtant, les parents de certains jeunes ont vendu des bœufs histoire de pouvoir payer les démarches pour l’obtention du visa canadien. C’est dire que la recherche effrénée d’une vie meilleure hors de son pays peut créer d’autres problèmes complexes comme l’endettement et l’escroquerie.

Koné Abdoulaye fait partie des acteurs de de ce film où il a joué le rôle d’un «Aladji» qui s’est fait escroquer de l’argent par un mécanicien qui voulait coûte que coûte aller à l’aventure.

En jouant dans ce film, M. Koné dit montrer qu’en plus d’être humoriste, il a un talent d’acteur. Un plaisir pour lui de contribuer à sensibiliser sur des questions majeures à travers le cinéma.

Élodie Konkobo, cinéphile, semble avoir apprécié le film. « J’ai beaucoup aimé le film. Non seulement il fait trop rire mais il montre comment vivre en paix avec les autres», témoigne-t-elle. « C’est un film qui a vraiment réussi. Je leur donne la note de 10/10 », ajoute Élodie Konkobo. Pour elle, ce film n’est pas à rater, il est à suivre absolument.

À la fin de la projection, nous avons pu constater une longue file d’attente à l’entrée du bâtiment de la Mairie centrale. Si certains cinéphiles viennent pour suivre le film « Une femme à Kosyam», d’autres tiennent mordicus à voir « Braquage à Ouagadougou ».

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