A l’orée des fêtes de fin d’année, la commune de Ouagadougou a porté à la connaissance des commerçants qu’il est formellement interdit de vendre du bétail et/ou de la volaille sur la voie publique ou les espaces publics en application de l’arrêté n°2020-163/CO/M/DAJC du 22 juillet 2020. Le dimanche 24 décembre, Libreinfo.net a sillonné quelques artères de Ouagadougou, la capitale du Burkina, pour faire le constat.
Par Valentin Kaboré (stagiaire)
A la veille de la fête de Noël 2023, nous sommes allés faire le constat du respect de l’arrêté municipal n°2020-163/CO/M/DAJC portant interdiction de vente d’animaux et de volailles en dehors des marchés à bétail et dans les espaces autorisés dans la ville.
Si aux abords des voies publiques des quartiers tels que Tanghin, Tampouy et Karpala, certains ont choisi de respecter la mesure prise par la mairie de Ouagadougou, il n’en est pas de même pour d’autres qui ont opté d’être des hors-la-loi en installant leur volaille et bétail un peu partout, hors des marchés.
Ainsi, à Karpala, par exemple, Moussa Ouédraogo, un vendeur de volaille, dit reconnaître avoir été sensibilisé depuis une chaîne de radio de la place sur la décision de la municipalité réglementant la vente de bétail et de volaille dans des lieux précis.
Il espère que sa marchandise ne sera pas saisie par la police, si par malheur un contrôle est opéré. Mais à la question de savoir pourquoi, il a c choisi d’être installé sur les lieux non recommandés par la municipalité, Moussa Ouédraogo répond : « Je n’ai pas d’endroit où vendre ma marchandise ; c’est pourquoi je suis ici depuis quelques temps ; je viens de loin et j’ai même dormi dehors ».
A l’en croire, ceux qui vendent au marché sont ceux à qui, lui, il cède ces poulets en gros. Il dit regretter que la loi lui interdise de vendre dans la rue et qu’il n’y peut rien.
Dans le quartier Tanghin, Karim Compaoré, un autre commerçant, assure que c’est pour avoir à manger qu’il est dehors ce matin-là. Il confie avoir emprunté de l’argent pour mener cette activité.
Il doit travailler à rembourser la somme due : « Je viens de loin ; c’est pourquoi j’ai décidé de m’installer au bord de la voie pour avoir un peu d’argent pour ma famille ; à Ouagadougou, c’est plus facile de trouver de la clientèle. » Le souhait de M. Compaoré est que la police puisse le comprendre lui et tous les autres commerçants qui se trouvent dans la même situation.
Quant à Ali Bandé, un autre commerçant, il a trouvé une parade pour éviter de se rendre dans un marché. Retranché dans un recoin de son quartier, à Tampouy, lorsque nous l’accostons aux environs de 8 h, il explique : « Je ne suis pas allé au marché de bétail parce qu’il y a trop de vendeurs à l’intérieur ; je ne pourrai pas gagner grand-chose, alors que je ne dois pas rentrer chez moi bredouille. »
« Toutefois, précise M. Bandé, le marché reste le lieu idéal et conventionnel de vente. Si ce n’était pas à cause de la conjoncture économique, j’y serais allé.»