Les fêtes de fin d’années s’approchent à grand pas. Généralement, c’est à cette période que les commerçants font de bonnes affaires. Un constat dans les marchés de Rood-woko (grand marché) et de la cité AN II a permis de prendre la température des affaires à quelques jours de la fête de Noël. Les commerçants sont entre tristesse du fait de la morosité et satisfaction.
Par Rama Diallo
L’un des grands marchés de légumes de la ville de Ouagadougou, le marché de la cité AN II, est moins peuplé ce 17 décembre 2021. Il s’ouvre autour de 4h du matin pour permettre aux grossistes de faire leurs achats avant l’arrivée des détaillants.
A 10 heures à notre arrivée, certains commerçants qui n’avaient pas encore reçu de clients, échangeaient entre eux. D’autres, vont à la chasse de la clientèle. Tous les passants sont hélés par ces derniers pour venir jeter un coup d’œil sur leurs marchandises. L’on sentait la morosité du marché. On ne dirait pas que la fête de Noël est dans une semaine.
Des commerçants se plaignent de la morosité du marché. « Depuis 2020, le commerce ne marche plus à cause du terrorisme et de la maladie à coronavirus. Avant, je partais à Kongoussi pour acheter ma marchandise. J’achetais le sac de haricot vert à 7500f. Aujourd’hui, j’achète le sac à 15 000f. Je n’ai que 2 500f sur chaque sac. Alors qu’avant, je faisais un bénéfice de 100% », explique Aminata Taita, vendeuse de légumes et de légumineuses. D’après elle, les sacs de légumes sont devenus chers parce que la plupart des jeunes qui faisaient du jardinage dans les villages de Kongoussi, auraient été tués. Ceux qui ne sont pas mort, ont fui.
A entendre la commerçante, elle va au marché juste pour ne pas s’ennuyer à la maison. Sinon, elle ne gagne presque rien vu ses dépenses journalières au marché. Pour elle, les gens ne font pas d’achat cette année parce qu’ils n’ont pas d’argent.
Dénis Liliou est une vendeuse d’ignames. Cela fait plus de dix ans qu’elle exerce cette activité. La commerçante déplore la morosité du marché. Selon elle, cette situation est due aux crises sécuritaire et sanitaire que traverse le Burkina Faso. La marchandise de Denis Lilou vient du Ghana. « Depuis la fermeture des frontières, je ne m’en sors plus.

La marchandise est devenue chère. Avant, j’achetais un tas d’ignames à 100 000 FCFA. Aujourd’hui, le tas est à 125 000 FCFA. Je suis obligée de vendre une igname à 1000F ou à 1250F. Ce qui est vendu à 1000F maintenant, était vendu à 700F. Pour 1250 était vendu à 900f. Je suis arrivée aujourd’hui à 5h. Depuis-là, je n’ai vendu que trois ignames», se lamente la commerçante.
Au grand marché de Ouagadougou, l’on sent un peu l’ambiance des fêtes. Certains magasins ont fait sortis les marchandises qui ont assez duré pour les liquidés. Il y a des chaussures, des sacs à mains et des vêtements.
Issaka Sawadogo vendeur de chaussures et de sacs à mains, a fait sorti ses marchandises dans un couloir du marché pour les vendre rapidement et repartir au Togo d’ici le 23 décembre 2021 pour envoyer des nouveautés pour le 31 décembre.
Pour lui, les affaires se passent bien pour le moment. « J’ai envoyé une marchandise de près de deux millions début décembre. Actuellement, il n’en reste pas beaucoup. D’ici à quelques jours, je vais repartir au Togo pour envoyer de la marchandise pour les femmes avant le 31 décembre », confie M. Sawadogo. Il dit rendre grâce à Dieu, car malgré la crise que traverse le pays, il arrive à s’en sortir.