A l’occasion de la 2ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, le Burkina Faso a décidé d’accueillir l’Algérie au Maroc pour son équipe de football. Un choix incompréhensible pour un grand nombre de supporters d’autant que les autorités Burkinabè avaient plusieurs options.
Par Marcel Ye
Des rumeurs avaient annoncé la délocalisation du match Burkina Faso contre Algérie en Côte d’Ivoire puis au Bénin et au Ghana, mais c’est finalement au Maroc que les Etalons iront défendre leur peau face aux Fennecs Algériens. Le choix des autorités burkinabè est difficile à comprendre pour plusieurs amoureux du ballon rond, car ne favorisant pas vraiment les Etalons. Jouer un pays maghrébin au Maghreb est un pari risqué, peut-être même un choix perdant.
En tout état de cause, cela réduit considérablement les chances des Etalons, qui ont sûrement mission de mettre fin a une série de 28 matches successifs sans défaite pour l’Algérie. Les Fennecs n’ont plus perdu de match depuis Octobre 2018.
Le Maroc était sans doute l’une des dernières options à envisager. D’abord le Royaume Chérifien est un pays voisin de l’Algérie. Ce qui laisse comprendre que les joueurs algériens n’auront même pas besoin de s’acclimater puisqu’au Maroc, ils sont déjà un peu à domicile.
Ensuite, le trajet Alger-Rabat vaut 945 Km par avion soit 2 heures de vol et 1230 Km par la route. Les supporters algériens n’auront donc aucun mal à faire massivement le déplacement de Marrakech pour pousser leur 11 National. A contrario, Ouagadougou est à environ 2 500 Km de la capitale marocaine par avion. Le coût minimal du billet d’avion est d’environ 800 euros, soit l’équivalent de 525.000f en aller simple, sans compter les frais de séjour inhérents au voyage. Même avec une éventuelle subvention, il faudra débourser gros pour se rendre à Marrakech.
Enfin, le Pays de Mohamed VI abrite une forte diaspora algérienne. Les algériens représentent la troisième communauté étrangère vivant au Maroc après la diaspora française et la diaspora sénégalaise : un renfort conséquent qui se joindra au contingent venant d’Alger.
C’est évident : il n’y aura pas match dans les tribunes. Comparés aux Fennecs, les Etalons seront orphelins au Maroc. De toute évidence, le choix des autorités burkinabè pose problème. L’option du Maroc semble avoir mis de côté l’enjeu sportif.
Jouer dans un pays voisin du Burkina aurait été nettement plus avantageux pour une équipe déjà privée de deux joueurs clés : Bertrand Traoré et Edmond Fayçal Tapsoba tous deux blessés. A défaut, il aurait fallu prospecter dans la sous-région Ouest Africaine : le Sénégal qui compte deux stades homologués par la FIFA et le Nigéria en compte sept.
Mais pour les Etalons, la route du Qatar passe par le Maroc. Pour être au Qatar en 2022, il faudra prendre des points à Marrakech. Pour ce faire, Charles Kaboré et ses coéquipiers devront aller au-delà du seuil de leurs performances habituelles. Kamou Malo, l’entraineur de l’équipe de football doit sortir le grand jeu du Burkina au Maroc pour empêcher l’Algérie de passer à 29 matches successifs sans défaite.
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