Françoise Sedgo est une actrice et une maquilleuse professionnelle de cinéma connue au Burkina Faso. Nous sommes allés à sa rencontre le jeudi 16 novembre 2023 à son domicile sis à Wemtenga. Reportage.
Par Emilienne Compaoré (stagiaire)
Nous sommes le jeudi 16 novembre 2023. Il est 9h, quand nous arrivons chez Françoise Sedgo. « Bienvenue, j’espère que je ne vous ai pas fait de la peine » demande t-elle avant de nous dire affectueusement : « installez-vous ».
A peine, avons nous pris place qu’elle disparaît derrière le rideau avant de revenir plus resplendissante. Le pinceau maquillage et son éponge l’ont rendue davantage ravissante.
Elle était allée en effet se maquiller comme elle sait si bien le faire. Françoise Sedgo n’est pas à son coup d’essai. Elle est une maquilleuse professionnelle de cinéma qui exerce dans le métier depuis 2009 .

Mais avant, elle a « commencé par le jeu d’acteur. Ensuite je me suis demandé pourquoi ne pas rester sur le plateau de tournage. Vu que côté jeu d’acteur, les tournages se font rares et que par an tu peux avoir 2 ou 3 plateaux. Et si tu n’es pas retenu pour le casting tu ne seras pas sur le plateau » explique-t-elle.
Ainsi : « Je me suis dit qu’il fallait que je me forme dans un métier du cinéma. Naturellement j’aimais bien me maquiller donc je me suis orientée vers le maquillage de cinéma» justifie Françoise Sedgo.

Elle souligne que le jeu d’acteur, c’est un peu comme être une actrice, mais « il y a des métiers cachés tels que les prises de vue, la lumière, le maquillage», reconnaît la maquilleuse professionnelle qui n’a pas hésité à embrasser ce métier.
Le maquillage de cinéma
Au-delà, c’est de la passion pour elle, le cinéma et notamment le maquillage. A cet engouement, elle a associé une formation d’un mois afin de pouvoir se lancer dans ce métier. De plus, «j’ai été en Belgique, il y a 2 ans de cela pour suivre une formation » ajoute Françoise Sedgo.

Elle indique que le métier de maquillage n’est pas du tout facile, il faut être courageux pour exceller. « Ce métier est très difficile. Souvent on ne dort pratiquement pas. on commence à 6h pour terminer à minuit, parfois, on travaille toute la nuit. Souvent je mange en circulation».

En tout cas, elle a du métier : « Il y a 5 ou 6 types de maquillage que je fais. Il y a le maquillage beauté qui est la base. Le maquillage artistique, le maquillage cinéma ».
Sur ce, elle explique que ce type de maquillage « consiste à maquiller les acteurs du cinéma. Il y a les effets spéciaux qui consistent à créer des effets de vieillissement de rajeunissement, de blessures et autres. »
Il y a aussi, a-t-elle dit, «les moules génériques qui consistent à fabriquer des moules pour les blessures, le maquillage médical.» En un mot, Françoise Sedgo affirme qu’elle maquille tout type de personne : Les comédiens, les mariées etc.

Aujourd’hui Françoise travaille avec 10 filles qui sont chacune spécialisée dans différents métiers tels que les effets spéciaux, le maquillage artistique et également le maquillage beauté.
Françoise, lauréate de 8 trophées
Grâce à son travail acharné, elle a 8 trophées à son actif. Il y a le trophée de Africa Mousso en 2018, le trophée de la maquilleuse professionnelle africaine en 2019, le trophée de la meilleure maquilleuse de cinéma en 2019, le trophée de la maquilleuse des stars en 2020.
Elle a également eu le trophée Pouk Gandaogo en 2021, le trophée de la femme battante cinéaste Ogumo Burkina Mousso Award en 2021, le trophée de la maquilleuse africaine catégorie espoir en 2021 au Togo et le trophée de Celibrity Days au FESPACO en 2023.
Elle ajoute que ce métier lui permet de vivre aisément, « je vis de mon métier et de mon art. Mon plus gros cachet a été 2 millions 700 mille francs CFA ». Elle dit avoir formé 50 filles qui sont sur le marché du travail.
Selon elle , la difficulté majeure qu’elle rencontre est le manque de financement. En dépit de tout ceci, Françoise Sedgo envisage d’ouvrir une école de maquillage, créer une marque de produits de beauté.
Elle encourage également celles qui souhaitent se lancer dans le maquillage à se battre pour se faire une place. « Le maquillage est un métier comme tout autre. Il faut se mettre à fond si on l’aime vraiment. Mais il y a un sacrifice à faire. Il faut souvent oublier même les fêtes» conclut-elle.
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