Les avocats de la société minière IAMGOLD Essakane SA ont eu l’autorisation, ce 1er décembre 2023, d’interroger largement leur cliente (la société, ndlr) sur les faits pour lesquels elle est poursuivie dans l’affaire charbon fin.
Par Nicolas Bazié
IAMGOLD Essakane SA est représentée à la barre par sa directrice pays Blandine Kaboré. Depuis le 30 novembre 2023, elle fait face à des questions qui portent essentiellement sur la régularité des autorisations d’exportation qui auraient été délivrées à la société minière par les autorités compétentes en 2015.
Cependant, ce 1er décembre, l’un des avocats de la défense, Me Pierre Yanogo a précisé que « Essakane SA est convoquée devant le tribunal pour répondre aux questions sur les quantités d’or et les poids du charbon fin exporté».
Me Pierre Yanogo explique que sa cliente n’a pas «minoré» la teneur d’or contenue dans les cargaisons de charbon fin, comme certains l’ont voulu faire croire.
L’avocat ajoute que ce qui a été exporté par la société serait conforme aux autorisations d’exportation qui auraient été données par l’État burkinabè.
« Donc il n’y a pas eu de fraude. C’est parce que sur ces deux éléments de la prévention, le procureur n’a absolument rien à dire au regard de l’expertise judiciaire qu’il est allé chercher d’autres éléments qui ne sont pas en lien avec la prévention », soutient Me Yanogo.
Dans cette affaire dite charbon fin, Me André Ouédraogo, avocat de l’État, note qu’il n’y a aucun chiffre qui concorde avec d’autres dans le cadre des trois expéditions (2015, 2016 et 2018, ndlr) des résidus miniers de Essakane SA.
C’est ce qu’il a déclaré à l’issue de l’audience du 30 novembre 2023. « C’est justement là où se trouve le problème», a d’emblée fait remarquer Me André Ouédraogo qui poursuit que «c’est là où il y a le besoin d’aller plus loin dans l’instruction de cette affaire pour qu’on puisse se comprendre et s’accorder au moins sur un minimum».
Selon l’avocat de l’État, dans chaque expédition du charbon fin, il y aurait des données et des informations qui sont communiquées par la mine et qui seraient différentes de celles du transitaire qu’est AGL (ex-Bolloré), de la douane et enfin des différents rapports d’expertise.
«Donc, les différentes interrogations visent à comprendre le pourquoi de ces différences de données», martèle Me André Ouédraogo. L’audience reprend le lundi 4 décembre 2023.