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Gabon : Victoire « à la soviétique » de Brice Nguema à la présidentielle

Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Gabon

L’ex-Général Brice Clotaire Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo Ondimba, vient de remporter l’élection présidentielle du 12 avril 2025 avec 90,35 % des voix. 

 

Ses soutiens lui avaient promis une victoire « à la soviétique ». C’est désormais chose faite puisqu’à l’issue du scrutin du 12 avril, Brice Clotaire Oligui Nguema a remporté l’élection présidentielle avec 90,35 % des voix, largement devant ses challengers. Son principal adversaire, Alain-Claude Bilie By- Nze, ex-Premier ministre d’Ali Bongo, n’a obtenu que 3,02 %.

Lors de la campagne électorale, on a vu l’ex-Général chanter du rap, esquisser des pas de danse, chauffer les foules, etc. De quoi mobiliser davantage les populations grâce à sa plateforme le « Rassemblement des Bâtisseurs ».

Les résultats globaux provisoires publiés par le ministère de l’intérieur restent à être confirmés par la Cour constitutionnelle. Qu’à cela ne tienne, Oligui Nguema est élu pour un mandat de 7 ans. Sept ans au cours desquels les Gabonais attendent probablement beaucoup de lui.

Un peu plus de 19 mois après le coup d’État qui a mis fin à la dynastie Bongo, le 30 août 2023, et après avoir promis de rendre le pouvoir aux civils après deux ans de Transition politique, l’homme qui a abandonné son treillis de soldat et son statut militaire au profit d’un costume d’homme politique se revendique comme un « homme d’action » qui a également promis au Gabon, « l’essor de la félicité ».

La contestation des élections d’août 2023

En prenant le pouvoir par les armes, en août 2023, le tombeur d’Ali Bango et ses hommes ont voulu éviter une éventuelle crise post-électorale. Ali Bongo Ondimba avait obtenu un troisième mandat de sept ans avec un écrasant score de 64 % des voix. Ce qui avait du mal à passer et a ainsi fait place à des vagues de contestations dont certaines ont été matées.

C’est dans cette situation que celui qui fut l’aide de camp du patriarche Omar Bongo (1967-2009) jusqu’à sa mort en 2009 et nommé chef de la Garde républicaine, a fait son coup d’État, annulant de facto, les résultats qui avaient été proclamés quelques heures plus tôt. Ce sont ces élections qui ont été réorganisées le 12 avril, sans incident, et dont les résultats ont plus ou moins été acceptés par tous y compris des adversaires politiques.

Les félicitations… 

Pendant que les décomptes se faisaient encore dans certains bureaux de votes, le président bissau-guinéen, Umaro Embalo Sissoko, ex-président en exercice de la CEDEAO, a adressé ses félicitations à Clotaire Oligui Nguema pour sa victoire.

« Mes chaleureuses félicitations à mon jeune frère le Général Brice Oligui Nguema pour sa victoire à l’élection présidentielle du Gabon. Je salue le peuple gabonais pour le succès d’un processus électoral empreint de paix et de sérénité », a-t-il écrit sur son compte X, ex-Twiter.

Après la proclamation faite par le ministère de l’intérieur, Brice Nguema a aussitôt reçu un appel du président français Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce que dit l’Élysée. « Le président de la République a salué la tenue de cette élection qui est une étape essentielle vers la fin de la Transition politique au Gabon », a précisé la Présidence française.

L’ami des démocrates 

Contrairement à ses frères d’armes du Mali, du Burkina et du Niger, l’ex-Général Nguema semble bien s’entendre avec de nombreux chefs d’États se faisant appelés démocrates. Comme s’il y a avait des coups d’État bons et d’autres mauvais, le président Nguema est accepté alors que les présidents Traoré, Goïta et Tiani sont rejetés.

En tout cas, le 28 mai 2024, l’ancien chef de la garde républicaine a entamé une visite de cinq jours à Paris en France, où le tapis rouge lui a été déroulé.

Le 11 avril 2024, il est reçu en audience à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara, avec qui il a discuté de questions d’intérêts communs comme la coopération économique, les investissements bilatéraux, la sécurité régionale et la lutte contre le changement climatique. Bref, il est le seul pour le moment qui a fait son coup d’État et dormir tranquille sans que la communauté internationale ne lui mette la pression, ne prenne des sanctions contre le Gabon ou les auteurs du coup d’État.

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