Suite à un braquage d’un acheteur d’or le 31 janvier 2021 sur le site d’exploitation artisanale d’or du village de Djikando dans la commune de Gaoua, région du Sud-ouest, des affrontements entre les populations de la localité et les artisans miniers, ont éclaté. Le bilan provisoire annoncé par le Gouverneur de la région Emmanuel Zongo dans un communiqué dont Libreinfo.net a obtenu copie, est de neuf morts, plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels. Des témoignages des rescapés ont été également recueillis par notre correspondant sur place.
Par Le maestro, correspondant Poni
Neuf morts dont un calciné et de nombreux blessés, c’est le bilan du braquage suivi des affrontements entre populations et artisans miniers. Une grande partie du site d’orpaillage de Djikando a été mise à sac. L’on dénombre également d’importants dégâts matériels dont des boutiques, des engins et divers bien parties en fumées, selon le contact sur le site, du correspondant de Libreinfo.net.
Tout serait parti du braquage qui visait un acheteur d’or. Sansan Kambou est un rescapé de l’incident. Touché par les balles du braqueur, sa vie est hors du danger. « Nous étions de retour de la gare de Gaoua. Chemin faisant, nous avions entendu du bruit et notre chien s’est dirigé vers le lieu où on entendait le bruit. Mon frère est allé pour faire revenir le chien. Et quelques instants après, on a entendu des coups de fusil et ça courrait de partout. Donc, je ne sais pas au juste, combien ils étaient les braqueurs. »
Les autorités régionales sur les lieux
Au lendemain des heurts, le procureur du Faso près le tribunal de Grande instance de Gaoua, Cheik Alfa Aboubakar Compaoré accompagné de ses collaborateurs, s’est rendu sur les lieux.
Après le constat, les corps ont été enlèves. Parmi les victimes, un élève autochtone du village de Djikando. Le procureur Compaoré, déplorant la situation, donne les détails de l’incident
« Certains ont été tués par balles, d’autres par machettes. Tout le matériel a été détruit : les boutiques, les motocyclettes, les tricycles, tout a été brulé. Les gens doivent comprendre que la colère ne résout rien. Cette situation doit amener les gens à comprendre que les actes de vengeance, de vandalisme ne sont pas bien. »
29 blessés au Centre hospitalier régional (CHR) de Gaoua
Plusieurs blessés suite à cet incident sont hospitalisés au Centre hospitalier régional de Gaoua. Florent Roch Banazaro, médecin chirurgien et directeur des services médicotechniques du CHR de Gaoua, dresse le bilan des blessés admis au centre.
« Nous avons enregistré au total, 29 blessés. Les lésions étaient principalement causées par des armes blanches, des armes à feu et des machettes. C’est ce que la plupart des patients ont affirmé. Actuellement, huit blessés ont quitté nos services, six à sept blessés nécessitent une intervention au bloc et il y a deux cas graves. », explique Dr Banazaro.
Témoignages d’un blessé
Hospitalisé au service de la chirurgie du CHR de Gaoua, Yacouba Ouédraogo donne sa version des faits. « Des braqueurs ont braqué un acheteur d’or sur le site. Un jeune du village a voulu s’opposer aux braqueurs en jetant une pierre avec son lance-pierres. C’est suite à cela, que les braqueurs l’ont abattu. Les parents de la victime ont été informés et sans comprendre, ils se sont organisés pour venir nous attaquer et brûler nos biens et matériels ».
Le site fermé, une enquête ouverte
Le Gouverneur de la région du Sud-Ouest dans un communiqué, annonce la fermeture du site d’or de Djikando à partir du 1er février 2021, jusqu’à nouvel ordre. « L’accès au site est interdit à toute personne et tout contrevenant s’expose à des sanctions. », s’est voulu ferme Emmanuel Zongo.
La note du gouvernorat précise qu’une enquête est ouverte pour situer « toutes les responsabilités. » Le procureur, lui, rassure que les fautifs répondront de leurs actes.