La coalition de syndicats constituée du Collectif syndical CGT-B (Confédération générale du travail du Burkina), de l’intersyndical des magistrats, de la Coordination des syndicats du MINEFID (Ministère de l’économie, des finances et du développement) et de bien d’autres syndicats autonomes exige du gouvernement, la prise de mesures d’accompagnement en faveur des populations en détresse ainsi que des mesures de protection des travailleurs du public comme du privé. C’est du moins, ce qui ressort de sa déclaration liminaire lue ce mardi 31 mars à Ouagadougou lors d’une conférence de presse. Au-delà de la gestion du Covid-19, la coalition de syndicats a dépeint ses rapports avec le gouvernement.
Par La Rédaction
Au cours de cette conférence de presse, la coalition de syndicats – ayant comme porte-parole Bassolma Bazié de la CGT-B – a livré son appréciation sur la gestion du Covid-19 dans notre pays. De cette appréciation, il ressort entre autres, que « de nombreux malades dans la détresse peinent à obtenir une prise en charge », « certaines formations sanitaires sont démunies et les agents de santé, sans protection digne de ce nom, se démènent pour venir en aide aux populations avec un sentiment d’impuissance », des mesures de restriction des libertés d’aller et venir et des mesures de fermeture de marchés sont sources d’autres problèmes non moins graves que la pandémie à combattre.
A l’analyse, la coalition syndicale trouve que les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la gestion du Covid-19 « présentent des insuffisances notoires ». Des insuffisances liées, selon elle, « essentiellement à l’absence de concertation avec les acteurs et les populations », mais aussi à l’absence « de mesures d’accompagnement en vue d’atténuer une quelconque conséquence desdites mesures ».
Pour corriger ces insuffisances, le gouvernement doit, de l’avis de la coalition de syndicats, prendre « des mesures d’accompagnement en faveur des populations en détresse ainsi que des mesures de protection des travailleurs du public comme du privé. »
Rappelons que pour sa part relativement à la pandémie du Covid-19, cette coalition a, notamment, suspendu ses marches-meetings prévues pour le 17 mars 2020 sur l’ensemble du territoire national et exempté certains de ses militants du secteur de la santé de l’observation du mot d’ordre de grève générale.
Suspension de salaire de travailleuses en congé de maternité
A la faveur de la conférence de presse de ce 31 mars 2020, la coalition de syndicats a également dépeint ses rapports avec le gouvernement qui a été servi en préavis de grève depuis le 27 février dernier autour d’une plateforme revendicative. Ces rapports sont caractérisés entre autres, par l’absence d’un cadre de discussions autour de la plateforme revendicative, des « menaces et intimidations » sur des travailleurs, « des coupures sauvages et illégales » opérées sur les salaires de nombreux travailleurs, « des suspensions de salaires » non-conformes à aucun texte mais « opérées chez des centaines de travailleurs » dont 90% relèvent du ministère en charge de l’Education nationale avec des travailleuses en congé de maternité et des agents en stage parmi eux.
En ces agissements du gouvernement, la coalition de syndicats dit voir une volonté de répression à même de la détourner de l’exigence de satisfaction de sa plateforme revendicative. Face à cette situation, elle clame que sa conviction est établie « que les travailleurs ont l’expérience et les ressources nécessaires, non seulement pour résister à la répression, mais aussi pour contraindre le gouvernement à prendre en compte les préoccupations qui lui sont soumises. »
Du reste, les syndicats réunis au sein de cette coalition préviennent que leurs « organisations mettront en œuvre toutes les actions nécessaires pour obtenir l’annulation des mesures répressives injustes déclenchées » contre eux, « mais également pour faire aboutir la plateforme légitime ».