L’ancien chef d’État guinéen Moussa Dadis Camara et plusieurs autres personnes, accusés dans le massacre du 28 septembre 2009, ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt le 27 septembre 2022. Cette arrestation est intervenue à la veille de l’ouverture du procès dit du massacre du 28 septembre.
Par Daouda Kiekieta
Inculpés pour «complicité de meurtres, d’assassinats, de viols et de disparitions forcées», Moussa Dadis Camara et des anciens responsables militaires et gouvernementaux ont été déférés à la prison centrale de Conakry. Alors qu’il était invité à se présenter au tribunal de Dixinn de Conakry, Dadis Camara a été conduit en prison à sa sortie de ce tribunal.
Il répond à partir de ce 28 septembre 2022, de ce qui s’est passé au stade de Conakry le 28 septembre 2009 où des milliers de guinéens s’étaient rassemblés pour manifester leur opposition au maintien du capitaine Moussa Dadis Camara au pouvoir. La répression sanglante de la manifestation s’était soldée par 157 morts, 1 500 blessés, et au moins 109 femmes violées, selon un rapport de l’ONU.
Depuis lors, victimes, parents des victimes et organisations des droits de l’homme attendaient la tenue de ce procès pour que les responsabilités soient situées.
Treize ans après, celui qu’on surnomme «El Tigre» se dit prêt à répondre des faits qui lui sont reprochés. «Je suis prêt à me mettre à la disposition de la justice afin que plus jamais ce genre d’événement ne vienne endeuiller la Guinée», a-t-il déclaré, à genoux, Bible et Coran en main, en décembre 2021.
Le capitaine Moussa Dadis Camara était en exil au Burkina Faso depuis janvier 2010, après ses soins au Maroc. À la faveur du coup d’État qui a renversé le président guinéen Alpha Condé, il est rentré au pays en fin décembre 2021, après onze d’exil. Il a rencontré le président de la transition, Mamadi Doumbouya à deux reprises.