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Tougan: flambée des prix des produits de première nécessité

Les prix des produits de première nécessité connaissent une flambée à Tougan, chef-lieu de la province du Sourou. Les populations éprouvent des difficultés pour s’approvisionner en denrées alimentaires. La crise sécuritaire est  pointée du doigt tant par les commerçants que les consommateurs. Libreinfo.net a fait le constat ce dimanche 16 février 2025 dans des points de vente de céréales dans la ville. 

Par Brice Alex, correspondant dans le Sourou

Après les récoltes, du moins pour les producteurs qui ont pu cultiver cette année, les denrées alimentaires sont inaccessibles pour la plupart des habitants de la ville de Tougan. Si les consommateurs crient à l’inflation vertigineuse des prix, les commerçants, de leur côté, se plaignent de la mévente des produits de première nécessité.

Selon Moussa Zerbo, commerçant de céréales au grand marché de Tougan, les raisons de cette flambées sont de plusieurs ordres. « Ce n’est pas facile. Les clients se font rares. Des mois en arrière, le sac de maïs de 50 kg coûtait 22 500 FCFA. Maintenant, le même sac coûte 26 000 FCFA. Le problème est que les gens n’ont pas d’argent. Aussi, beaucoup n’ont pas pu cultiver ces dernières années du fait de la crise sécuritaire. Dans le temps, c’est nous qui vendions les céréales à Ouagadougou, à Ouahigouya … Aujourd’hui, nous achetons ailleurs pour amener ici », fait-il savoir.

Inflation à Tougan
Moussa Zerbo, commerçant de céréales

« Avant, nous achetions le maïs à Bobo-Dioulasso à moindre coût. Tout a augmenté maintenant. Il y a des jours où nous avons quelques clients et d’autres jours aussi rien parce que les gens n’ont pas d’argent.» , a renchéri Moussa Ouédraogo, commerçant.

Le constat est le même chez Korotimi Golo, également commerçante de céréales : «Actuellement, il n’y a pas de marché. Il y a des jours où rien n’est acheté ici. Nous venons chaque matin au marché pour ne pas rester à la maison seulement. Tout a augmenté. Et les clients trouvent que tout est cher. Ce n’est la faute à personne. C’est la situation actuelle.»

Sa voisine, Kadidiatou Zerbo, ajoute que « avant, c’est ceux des villages aux alentours de Tougan qui nous ravitaillaient en céréales. Maintenant, la plupart de ces paysans sont ici à Tougan avec nous et n’ont pas pu travailler dans leurs champs. Si les céréales sont chères, c’est parce que beaucoup de paysans n’ont pas pu travailler dans leurs champs ».

La situation sécuritaire comme prétexte

Pour Zangaye Seydou Yaro, enseignant à la retraite, la flambée des prix des produits de grande consommation est une triste réalité à Tougan depuis quelques années.

« Depuis 2022, tous les prix ont doublé ici. C’est vraiment compliqué, c’est très difficile. Actuellement, le bidon d’huile de 20 litres, si ce n’est pas à 30 000 francs, tu ne peux pas l’avoir. Le prix du sucre est monté jusqu’à 1 000 francs le kilogramme. Comme on dit d’être résilient, on a été résilient, mais nous supportons très difficilement », s’est-il indigné.

Inflation à Tougan
Korotimi Golo, commerçante de céréales

« Les commerçants prennent l’insécurité comme un alibi pour pouvoir augmenter les prix. Même le sac de sel iodé qu’on achetait à moins de 5 000 FCFA était monté jusqu’à 5750 FCFA. Donc, c’est trop. La Ligue des consommateurs ou les autorités compétentes doivent jeter un coup d’œil sur les prix des produits à Tougan », a-t-il ajouté.

Pour remédier à la situation, vendeurs et consommateurs font des propositions. « Il faut que les gens puissent travailler dans leurs champs pendant la saison des pluies. Que les personnes déplacées repartent dans leurs localités. C’est ce qui va atténuer la situation sinon les soutiens ne peuvent satisfaire totalement les besoins de la population », a laissé entendre Madina Drabo, vendeuse de céréales.

Moins de producteurs et plus de consommateurs

Pour Amadou Karambiri, « il faut que les autorités compétentes accentuent le contrôle des prix sur le marché ici à Tougan ». « Ici, il y a moins de producteurs et plus de consommateurs. Et des gens profitent pour augmenter les prix. Donc, il faut travailler à ce que la stabilité revienne dans la province », a souligné Donfara Ouattara.

Un résidant qui a requis l’anonymat estime que « pour qu’il y ait un changement, nous demandons que les contrôleurs de prix viennent ici à Tougan. Surtout qu’on nous aide. Nous avons vu ailleurs la SONAGESS (NDLR, Société nationale de gestion du stock de sécurité) qui vend des céréales à prix social à bord de camions. Qu’elle songe à nous aussi».

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